Le directeur de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS) en compagnie des représentants des partenaires techniques et financiers, était face à la presse ce mercredi, pour annoncer le lancement officiel de la campagne de vaccination contre la rougeole, prévue le vendredi 15 novembre à Coyah.
Profitant de cette occasion, Dr. Sakoba Keita a fait le point sur la situation de la rougeole en Guinée, ainsi que les actions entreprises par le gouvernement et ses partenaires pour venir au bout de cette maladie.
Après avoir rappelé que la grande campagne menée dans 27 préfectures contre la rougeole en 2017a aidé à réduire de manière très significative le nombre de cas de rougeole dans le pays. Le patron de l’ANSS a souligné que cette maladie a refait surface en Guinée et dans le monde.
« Durant les deux dernières années, dit-il, il y a eu plus de 300 mille cas de rougeole enregistrés dans le monde selon l’OMS… quant à notre pays de 2018 à 2019, nous avons enregistré 6.593 cas, avec 55 décès… Pratiquement toutes nos préfectures ont eu à notifier des cas, mais les préfectures les plus touchées sont au nombre de 16, reparties dans toutes les régions. Donc les 16 préfectures 5.079 cas, avec 12 décès, soit 80% de nos cas. Ce sont ces préfectures que nous avons prises comme priorité et jusqu’à présent, Conakry, Coyah et Dubréka continuent à notifier des cas ».
Selon lui, « le ministère de la Santé avec les partenaires se sont engagés à inverser cette tendance et d’enclencher un plan de résolution de ce problème. Ce qui nous a amené à rédiger le plan de contrôle des flambés de rougeole en république de Guinée. Ce plan a été lancé depuis avril 2019 dans la préfecture de Forécariah et on était en train de chercher des vaccins pour couvrir tout le pays, mais malheureusement les vaccins là ne sont arrivés qu’il y a une dizaine de jours à Conakry… on était bloqué, on a fait beaucoup d’acrobaties pour pouvoir obtenir 1 million 400 mille doses de vaccins grâce à l’appui de l’OMS et beaucoup d’autres partenaires, parce qu’on ne pouvait pas enclencher la riposte sans avoir le vaccin ».
Par ailleurs, Dr Keita a souligné qu’en plus de la mobilisation sociale (les autorités, les leaders communautaires…) et l’informatisation des données, ce projet dans sa phase de mise en œuvre fera « un dénombrement qui consistera à passer de ménage en ménage pour savoir le nombre d’enfants de moins d’un an qui ont été vaccinés ou pas, à l’aide d’une fiche qui va nous permettre de recenser tous les enfants de moins de 5 ans avec les parents et leur numéro de téléphone. Donc ce sont les enfants qui ne seront pas identifiés comme vaccinés contre la rougeole qu’on va pouvoir faire vacciner après. Donc les deux vaccinations vont être couplées et seront toutes gratuites ».
Mohamed Soumah pour Guinee7.com