Au sortir d’une récente réunion d’urgence avec ses pairs, le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, a déclaré : « nous n’allons pas boycotter, nous allons empêcher que ces élections aient lieu jusqu’à ce que les conditions d’un scrutin équitable, transparent et juste soient remplies. »
Interrogé, ce mardi au cours d’une conférence de presse, sur cette menace proférée par le président de l’UFDG au nom des leaders de l’opposition, le président de la CENI, Me Salif Kébé a répondu en ces mots : « sur la déclaration de l’opposition de se retirer du processus, c’est une déclaration purement politique. C’est assez compliqué pour moi de répondre à ça. Je ne suis pas celui qui décide de ces questions-là. Excusez-moi, je préfère me taire sur cette question. Je ne peux pas répondre parce que ce n’est pas de mon ressort. Je ne sais même pas quoi dire ».
« Par rapport aux élections communales, ajoute-t-il, le processus n’est pas fini parce que l’installation de ces exécutifs appartient au ministère de l’Administration du territoire. En ce qui concerne la CENI, nous avons fini notre travail depuis très longtemps. Les chefs de quartiers et de districts doivent être installés par l’administration du territoire. Lorsque le problème s’est posé, il a été demandé à la CENI de fournir le résultat par quartier et par district ; mais le découpage électoral chez nous n’est pas par quartier et par district. Donc, nous n’avons pas le résultat par quartiers et par districts ».
Si les mineurs ont pu franchir le pas jusqu’à la machine, c’est par la complicité des partis politiques…
Par ailleurs, le premier responsable de la CENI a, une fois de plus, précisé que tout le travail d’enrôlement a été conduit par les CAERLE qui sont composées des partis politiques d’opposition, de la mouvance ; de la société civile, de l’administration et d’un représentant de la CENI. « Donc, dit-il, vous comprendrez que tout le jeu se jouait là et à tout moment, sur toute la longueur de la procédure qui nous a conduits à l’obtention de cette base de données. Les partis politiques ont été partout et ils ont eu à décider… si les mineurs ont pu franchir le pas jusqu’à la machine, c’est par la complicité des partis politiques parce qu’ils étaient là. C’est eux les composants de la CAERLE ».
Selon Me. Kébé, « s’il y a des défaillances, la CENI ne peut être indexée comme la seule responsable mais, possiblement ça va être une responsabilité collective, mais j’octroie au moins les 60 à 70% aux partis politiques ; parce que c’est eux qui concourent, c’est eux qui avaient intérêt de surveiller à ce que les mineurs ne s’enrôlent pas ».
ils seront tous retirés dedans, on les extirpera tous
Il a néanmoins rassuré : « si les présumés mineurs ont pu s’insérer dans la base de données, moi je vous donne la certitude qu’ils seront tous retirés dedans, on les extirpera tous. Mais à ce niveau faudrait-il le préciser, nos machines n’ont accepté aucune personne dont le papier administratif présenté était en deçà de 18 ans. S’il y a eu mineur, c’est sur la corpulence. Donc la présence de présumés mineurs, c’est les conséquences d’une fraude sur l’identité, sur l’acquisition de documents administratifs qui ont servi à passer devant une machine mais aussi, par la complicité des membres des CAERLE. Les opérations que nous menons aujourd’hui à ce stade, nous veillons à la production des listes de toutes les personnes qui doivent être radiées dans le fichier électoral. »
Mohamed Soumah pour Guinee7.com