La tension monte à Labé entre l’actuel conseil communal et les commerçants du marché central. Le nœud gordien de cette discorde est la mise en place d’une taxe devant servir à l’assainissement, rapporte le correspondant de Guinee7.com
Plus rien ne va entre le conseil communal et une bonne frange de commerçants du grand marché de Labé. Depuis plusieurs mois, le Maire de la commune urbaine avait fait savoir son intention d’appliquer le système de pollueur-payeur. Depuis le début du mois de février 2020, le conseil communal a décidé de passer à la vitesse supérieure. Désormais chaque commerçant du grand marché de Labé devra s’acquitter de 15.000FG par mois pour la salubrité. Cette décision de la commune est mal accueillie chez les commerçants.
Après l’annonce de la mise en place de cette taxe, les commerçants se sont retrouvés au sein d’un collectif appelé ‘’collectif de défense des intérêts des commerçants du marché central de Labé’’. Tout au départ du bras de fer, ces commerçants s’étaient opposés catégoriquement au paiement de cette taxe. Ils avaient même rédigé des communiqués dans lesquels ils demandaient aux commerçants de refuser de payer cette taxe. Mais après la médiation des chambres régionales et préfectorales de commerce, les commerçants sont revenus sur leur décision. Désormais, ils demandent à la commune de revoir à la baisse cette taxe. « C’est vrai qu’au départ, on ne voulait pas payer cette taxe. Avec tous les conseils communaux qui se sont succédé à la tête de la mairie de Labé, nous avons toujours payé 7.000 et 9.000 FG pour nos places. Pour ce qui concerne la salubrité, chaque commerçant nettoyait sa place. Le premier souci avec cette innovation, c’est qu’il n’y a pas eu assez de communication. Avec cette période d’impasse politique souvent le marché est fermé, si ces 15.000FG s’ajoutent aux 7.000 et 9.000 FG que nous payions par mois, nous allons nous retrouver entre 22 et 24.000FG par mois. A cela aussi s’ajoute les impôts c’est vraiment énorme pour nous comme charges. Nous demandons à la commune de réduire à 5.000FG » nous a confié Amadou l’un des porte-paroles des commerçants.
Du coté du conseil communal, le président de la commission finance dit être surpris de cette attitude des commerçants. « Je suis vraiment surpris de cette réaction des commerçants. S’ils parlent de manque d’information, je m’inscris en faux. Des spots publicitaires ont été diffusés dans les radios pendant des mois avant et l’administration du marché avait aussi été contactée. Avec le communiqué de ces commerçants, la commune est en mesure de les poursuivre pour incitation à la désobéissance. Mais pour le moment nous nous abstenons à le faire », a fait savoir Younoussa Baldé
Selon des sources dignes de foi, le conseil communal n’est pas prêt à fléchir sur sa position.
Sam Samoura pour Guinee7.com