En Guinée, nous aimons fréquemment comparer nos autorités aux celles des autres pays mais nous ne nous comparons jamais aux autres populations. Nous y entendons le plus souvent, le président sénégalais a fait ceci ou cela ou le président ivoirien est en train de faire de telle action et de telle autre quand le président guinéen croisse les bras. J’aimerais bien nous demander ce que nous, sommes en train de faire et ce que les Sénégalais et les Ivoiriens font dans leurs pays respectifs pendant cette crise de Coronavirus. La comparaison doit au moins être générale et honnête et ne doit point être hypocrite et égoïste.
Personnellement, je ne suis pas cent pourcent d’abord avec ce que notre gouvernement a fait pour prévenir une éventuelle crise de Coronavirus dans notre pays, comment il y est en train de la gérer et ni ne trouve guère ses mesures d’accompagnements suffisantes pour les populations les plus démunies; surtout que des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire en ont enregistré des cas bien en avant que le nôtre en a eu. La question sur comment nous avons plus des cas qu’eux aujourd’hui prouve qu’ils en sont été plus sérieux que nous dans la gestion de cette crise sanitaire. A la difference, je n’accuserai pas seulement notre gouvernement car nous y sommes aussi pour quelque chose.
Nous devons être inquiets et même en colère quand les lieux de cultes sont fermés et quand les déplacements sont strictement contrôlés; cependant, les Guinéens doivent savoir que les choses ne prendraient jamais leurs cours normaux si le Coronavirus n’est pas totalement maîtrisé dans le pays. Pour maîtriser cette crise, les Guinéens doivent naturellement accepter d’accompagner le gouvernement. En un mot, ils doivent faire comme les Sénégalais et les Ivoiriens en ont fait pour être cohérents avec eux-mêmes: accepter de respecter les mesures dictées par le gouvernement jusqu’à ce que les nouveaux cas seront tous décelés et tous les malades et leurs contacts isolés.
En outre, il faut souligner que l’importance de toute mesure et pour qu’elle soit massivement respectée par la population, elle doit se reconnaître en elle ou de pouvoir mesurer son impact par elle-même. Il serait difficile pour les Guinéens de se reconnaître aux mesures à l’image du monde extérieur si notre pays n’est pas comme le monde extérieur. Il leur serait difficile aussi d’accepter les fermetures des lieux de cultes quand les marchés sont ouverts sans contrôles stricts et quand les gens qui y vont en masques seraient protégés du Coronavirus. Avant tout, beaucoup penseraient que des telles précautions peuvent être aussi appliquées aux lieux de cultes, aux écoles et universités.
Après le Ramadan, le gouvernement doit penser à ouvrir les lieux de cultes avec certaines règles rigoureuses à obéir comme de mettre de kit devant chacune d’elle, tous les fidèles qui y vont doivent porter des masques, de regrouper certaines prières comme les prières de midi et de l’après-midi, celles du coucher du soleil et de nuit, sans prières de vendredi ou de prier deux à trois vendredis par jour, il en serait de même pour les messes de dimanche, …. plus toutes les autres mesures nécessaires en cours. Les classes des examens peuvent aussi s’ouvrir bien évidemment en espaçant les élèves dans les salles, ils seront tous en masques et le kit doit être placé devant chacune d’elle. Conakry qui est l’épicentre de la crise doit continuer d’être isolé du reste du pays.
Enfin, il est important que nous restions dans les maisons et respections toutes les consignes de nos spécialistes en la matière notamment les ports des masques et les distanciations sociales car c’est la manière la plus efficace de lutter et arrêter le Coronavirus qui n’a guère de vaccin sérieux et ni des remèdes conventionnels. Les pays comme la France, l’Italie, l’Espagne, la Corée du Sud, … ont accepté les mesures élémentaires de précaution et les ordres gouvernementaux de rester dans les maisons, les ports des masques ou les distances sociales et ils s’en sortent petit à petit. Les États-Unis vivent le pire avec plus d’un million et quatre cents mille (1 400 000) cas confirmés et plus de quatre-vingt huit mille (88 000) morts parce que leur président et certains Américains croient toujours qu’il s’agit de la politique ou de la manipulation.
(Ibrahima Ibrahima Kandja Doukouré, New York)