La biométrisation de la carte d’identité en Guinée est une réforme majeure s’inscrivant dans la volonté de sécuriser les documents officiels dans notre pays.
Cette reforme est a la fois importante pour l’État et sa population.
Pour l’Etat, elle lui permettra d’avoir une vue d’ensemble sur sa population ( l’identification et le contrôle des citoyens), c’est aussi un moyen de distinguer les citoyens des étrangers. Donc c’est un véritable outil de protection des frontières.
Par ailleurs, c’est un ouf de soulagement et de confiance pour les citoyens, surtout pour celles et ceux vivant à l’étranger dans l’accomplissement de leurs démarches administratives.
Désormais, les documents officiels produits par le guinéen de l’intérieur comme de l’extérieur seront crédibles au yeux des ambassades et consulats étrangers, y compris les services de préfecture des pays d’accueil.
En revanche, malgré l’apport majeur de cette réforme, beaucoup reste à faire au niveau de l’établissement des actes de naissance.
Pour avoir un contrôle sur l’état civil, il faut sensibiliser les femmes pour qu’elles aillent accoucher à l’hôpital. A chaque naissance, le médecin établira un certificat de naissance avec le prénom et nom de l’enfant préalablement choisi. Ce document sera notifié à la commune de naissance par l’hôpital. Puis l’un des parents doit se présenter dans le délai imparti, vers les services de l’état civil pour effectuer la déclaration de naissance. S’ils ne le font pas, l’Etat aura tout de même la preuve de la naissance de l’enfant ou des enfants concernés avec cette méthode.
Cette méthode nécessitera une véritable campagne de sensibilisation de la part des autorités publiques, également, il faudra veiller à l’application strict des textes législatifs et réglementaires en la matière, car il s’agit d’un service public. Par conséquent, il ne doit y avoir aucun obstacle ni avec les sages femmes à l’hôpital, ni avec l’officier de l’Etat civil à la commune ; car très régulièrement, les pratiques officieuses de ces agents est de prendre de l’argent avec les usagers de services publics pour prestations accomplies, nonobstant le fait qu’il soit gratuit.
La dématérialisation de l’État civil, la sécurisation, la délivrance des permis de conduire et l’application stricte du code de la route seraient-elles la prochaine étape ?
Mamady DIAWARA,
Président de l’ONG Coalition pour le Respect des Libertés Publiques.