Créé le 2 janvier 2019, le mouvement des Patriotes pour l’Alternance et le Salut (P. A. S) a toujours œuvré pour l’alternance en 2020 . Il a contribué au débat contre la fraude à la constitution alors initiée par le régime du Président Condé et a aussi distribué des milliers de tracts dans le cadre de la campagne « Réveillez-vous ! Indignez-vous ! Mobilisez-vous ! » aussi bien à la devanture des universités publiques et privées que dans les communes de Conakry.
Pour finaliser son combat alors que le Président Alpha Condé avait réussi à imposer aux Guinéens une nouvelle constitution qui lui donnait le droit à être candidat à un autre mandat, le P.A.S a préféré, sans conditions aucunes, un candidat aux autres et à Alpha Condé. Il a soutenu la candidature du Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), M.Cellou Dalein Diallo.
Depuis quelques jours, la campagne électorale prend une tournure dangereuse. Elle enregistre des morts et de pertes considérables en biens matériels. Ce qui est arrivé à Kankan est inconcevable. Les autorités politiques et administratives n’y ont pas agi dans le sens de l’apaisement. Elles n’ont rien fait pour mettre les pilleurs et agresseurs hors état de nuire. A Kankan, le Président de l’UFDG a été empêché de battre campagne. Certains citoyens en raison de leur affiliation réelle ou supposée à l’UFDG sont expulsés de leurs demeures, humiliés et brimés et violentés. Aucune réaction de l’Etat. Aucune compassion.
Si le candidat de l’UFDG a été empêché de battre campagne à Kankan, même d’accéder à la ville, le parti au pouvoir et son candidat sont favorisés et accaparent les jours de campagne des autres candidats sans que les instances en charge des élections réagissent pour rétablir l’équité. Les égales chances de départ ne sont donc pas garanties à tous les candidats.
Alors que le candidat de l’UFDG n’a pas pu battre campagne dans la région de Kankan, que ses militants y sont chassés, il est absurde de penser que les conditions d’une élection transparence, inclusive, juste et apaisée sont réunies. La présidentielle du 18 octobre 2020 porte les germes de la violence sans précédent et d’une contestation postélectorale qui ne pourraient être évitées que par le report du scrutin.
Soucieux de la paix qui est plus que jamais menacée, le P.A.S désavoue le processus électoral en cours. Il demande le report de la présidentielle du 18 octobre. Il retirera son soutien au candidat de l’UFDG s’il n’exige pas le report de la présidentielle à laquelle le candidat de RPG est favorisé au détriment des autres candidats. Il appelle à l’ouverture des enquêtes indépendantes sur toutes les violences intervenues pendant la campagne électorale en cours, à la mise en place d’une commission pour inventorier les biens détruits en vue de l’indemnisation de leurs propriétaires. Il demande à la CENI de prendre les mesures nécessaires afin de permettre au candidat de l’UFDG de tenir sa campagne en Haute Guinée et aux représentants des candidats à la présidentielle d’accéder aux procès-verbaux de dépouillement des votes conformément à l’article 85 du code électoral révisé.
Conakry, le 14 octobre 2020.
Cellule de communication.