Un narcotrafiquant français a été condamné vendredi à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Essonne qui le jugeait en appel pour l’assassinat d’un retraité français au Venezuela en 2012.
La peine, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, est conforme aux réquisitions de l’avocat général, qui avait qualifié l’assassinat d’« épouvantable ».
Fin avril 2012, le corps décapité et amputé de Paul Wolnerman est retrouvé dans un sac échoué sur une plage près de la marina de Puerto La Cruz, à l’est de Caracas, la capitale.
Très vite, l’enquête mène à l’homme de confiance de Paul Wolnerman, Ugo Marchic, qui se faisait alors appeler Marco Ferrari.
Après la mort de Paul Wolnerman, Ugo Marchic avait dissimulé la disparition de l’expatrié auprès de ses proches et vendu dans la foulée son appartement, son bateau et sa voiture sur lesquels il avait procuration.
Présent à l’audience, l’un des deux fils de la victime a exprimé une discrète émotion à l’annonce du verdict. « Je suis satisfait de cette décision qui paraît correspondre aux éléments du dossier. Je suis simplement déçu qu’un point reste en suspens du fait de sa fuite », a déclaré à l’AFP leur avocat, Me Vincent Ollivier.
L’accusé, qui ne s’est pas présenté à l’ouverture du procès lundi ni les jours suivants, est depuis visé par un mandat d’arrêt international.
Une « erreur », selon l’avocat général, a en effet abouti à sa remise en liberté sous contrôle judiciaire il y a une quinzaine de jours, sa détention provisoire n’ayant pas été renouvelée dans les délais impartis.
En première instance, Ugo Marchic avait également été condamné à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris et écroué en 2015.
Les avocats de l’accusé ont plaidé l’acquittement, arguant que leur client, « un homme intéressé et cupide », « n’avait aucun intérêt » à tuer Paul Wolnerman. « Il pouvait voler à condition qu’il soit vivant », a avancé Me Matthieu Chavanne.
Son client a toujours nié les faits.
Narcotrafiquant d’envergure internationale, il avait gagné la confiance du retraité français jusqu’à obtenir procuration sur ses biens.
Ugo Marchic avait été condamné par contumace par la justice française en 2001 pour avoir dirigé un trafic international de stupéfiants entre des pays d’Amérique latine et d’Europe.
AFP