Chez les Traoré à Fria, je demande le benjamin, Macka. Spécialiste en Com et marketing, animateur radio, ce garçon à l’allure de play-boy se donne une ambition, on va dire…folle. Mais ô, combien noble ! Relever Fria. Sa ville natale où ses parents se sont installés au début des années 60.
Fria. Cette ville où les gens ont appris à couper le beurre à table. Où les gens ont été élevés à choisir l’or à l’or, ont été contraints par la fermeture de l’usine, à vivre des revenus tirés de la vente de morceaux de glace par des femmes, à une soixantaine de kilomètres de la ville de l’alumine.
L’idée du projet ‘’Fria, relève –toi’’ serait née dans la piscine de la ville, lors d’une émission radio grand public. Cette piscine qui, autrefois, recevait des jeunes pour des parties de baignades entre amis ou des compétitions nationales de natation, est aujourd’hui aussi sèche qu’une plaque de four. Au point de recevoir journalistes et matos d’une radio pour une émission !
Choqué, d’un ton impératif, le jeune Macka intime à sa ville natale de se relever. Et depuis, il la pousse selon un plan dont la mécanique tourne à merveille.
D’abord, s’entourer d’une équipe composée surtout de jeunes femmes débordant d’énergie qui pensent que le premier combat à mener est celui d’aider les enfants de Fria à aller à l’école. L’équipe se met alors à l’œuvre et pousse les portes des bonnes volontés pour demander qui, un cahier, qui un cartable etc. pour aider huit mille enfants qui risquent d’abandonner l’école faute de soutien. Elle ne s’en mord pas les doigts, parce qu’elle a pu récolter environ 16 mille cahiers et 8 mille kits scolaires.
Auparavant, le ton du projet a été lancé par un clip regardé plus de 20.820 fois sur Youtube en un mois. Là aussi, des artistes à la mode ont fait du don de soi. Ils ont fait chanter le cœur et bercé les cœurs. Avec le seul slogan, devenu un label, « Fria, Relève Toi ».
La prochaine étape ? Chercher des moyens pour trouver des kits sanitaires, en vue d’aider les femmes qui donnent la vie, dans les deux hôpitaux de la ville. Ce projet sorti d’une piscine sèche se fertilise et fait des émules. Avec le mérite d’avoir réussi à attirer l’attention particulière des gens vers Fria, autre fois ‘’Petit Paris’’.
Ibrahima S. Traoré