Ce sont trois cas de viols sur mineures que la Brigade spéciale de la protection des personnes vulnérables sise au quartier Bellevue dans la commune de Dixinn à Conakry, a présenté ce mardi aux hommes de médias.
Ces cas, tous opérés sur des victimes âgées de 12 à 16, ont été commis dans la commune urbaine de Coyah, et dans les communes de Matoto et Dixinn.
Commandant de ladite brigade, Adjudant-chef, Bernard Tinguiano, a expliqué la situation de chacun des cas : « Nous sommes là, pour présenter à la presse trois présumés violeurs. Les cas se sont respectivement passés, dans la préfecture de Coyah. Là il s’agit d’un viol collectif. Ce sont deux jeunes qui ont pris une fille et l’ont violé en brousse. Et sur les deux, il y en a un qui a été interpellé. Le deuxième cas, les faits se sont passés à Kobayah. Où un jeune a violé une fille suivi de grossesse. Enfin, le troisième cas, les faits se sont passés à Tombolia dans la commune de Matoto où une fille a été violée par un jeune. Tous reconnaissent les faits. »
Il a garanti à l’attention de la population, la détermination de sa brigade à lutter contre ce fléau. « Elle a été créée pour ça. Jusqu’au dernier retranchement, ces personnes qui vont se livrer à cette pratique seront dénichées, interpellées et répondront des faits », a-t-il déclaré.
Enfin, il a invité les responsables de famille à veiller sur leurs enfants. « Le phénomène de viol aujourd’hui est devenu récurrent. Vous comprenez aisément à travers le témoignage des victimes, que le violeur n’est jamais loin et veillez sur vos enfants », a conseillé l’adjudant-chef Tinguiano.
ils nous ont demandé si on peut garder un secret…
Agée de 12 ans et élève à l’école primaire, Mlle X est revenue sur les circonstances de son agression. « Je partais acheter du savon dans la boutique de mon amie, mais je ne savais pas que cette dernière était absente. Et on s’est croisé en cours de route. Sur le chemin, deux jeunes nous ont appelé, nous sommes parties et ils nous ont demandé si on peut garder un secret, on a dit oui. Ils ont fait sortir leurs photos, ils nous ont dit d’envoyer de l’argent et un complet. Moi j’ai envoyé 100 000 fg et ma copine 200 000fg. Et quand je suis revenue, un de ces jeunes m’a envoyée dans une maison. Il a attaché mes deux mains et aussi ma bouche et il a commencé à me violer. J’ai crié. C’est ainsi que les jeunes du quartier son venus pour l’arrêter », a-t-elle narré.
Quant au présumé violeur qui se dit être âgé de 24 ans, il a rejeté les accusations portées à sa charge. « Je ne l’ai pas violée, c’est mon ami qui est en fuite qui l’a violée », a-t-il soutenu.
En me réveillant, j’ai trouvé que j’étais nue et je saignais
Une autre victime, elle, âgée de 14 ans, affirme avoir été violée par son voisin du quartier, le jeudi 22 octobre à 17h. « J’étais assise sous le manguier avec ma copine quand ce jeune m’a appelée pour aller chercher ses habits à donner à sa femme pour la lessive. Ensuite, il m’a dit d’aller avec ma copine et arrivées devant la porte, il nous a dit de rentrer et on a pris place. Quelques minutes après, il a dit à ma copine d’aller acheter du plastique, mais je lui ai dit que celle-ci ne connaissait pas ici. Mais elle est partie me laissant seule avec lui en train de jouer avec mon téléphone. Il m’a demandé je communique avec qui ? Je lui ai dit que je joue. Pour la première fois il a touché à mon corps. Je lui ai dit d’arrêter. Ensuite il a fermé la porte et les fenêtres de la maison. Il est venu me prendre dans ses bras et attacher mon cou à l’aide de son pantalon. C’est ainsi que j’ai perdu connaissance. En me réveillant, j’ai trouvé que j’étais nue et je saignais. Dès que je suis sortie de sa chambre, j’ai appelé ma maman pour tout lui raconter », a-t-elle relaté.
On a couché et elle est partie dire ça à sa famille
Agé de 18 ans, un jeune-homme reconnaît avoir eu des relations intimes, qu’il ne considère pas comme un viol. « La fille a été chez moi. On a couché et elle est partie dire ça à sa famille. Après on est parti dans sa famille pour demander pardon, après leur avoir donné de l’argent. Sur place, ils ont dit que c’est fini. Je ne l’ai pas obligée à coucher. Mais je demande pardon à la famille et aux autorités parce que j’ai couché avec une mineure », a-t-il raconté.
Il ne m’a pas violée, je suis enceinte de lui
Pour le troisième cas, la victime, élève en 6ème année et âgée de 16 ans a réfuté les faits de viols, déclaré par ses parents. Elle témoigne ne pas avoir, « été violée. Je suis en relation avec ce jeune Yaya depuis 2 ans maintenant. Dans ça je suis tombée enceinte. Il ne m’a pas violée, je suis enceinte de 3 mois », a-t-elle expliqué.
Le présumé violeur, âgé de 29 ans, marié et père d’une fille a reconnu la paternité de la grossesse. Mais a brandi le fait que la victime était sa petite amie. « Je ne l’ai pas violée. Je sortais avec elle. Mais, un jour elle a disparu de la maison familiale après un désaccord avec eux. C’est ainsi que ses parents m’ont convoqué pour avoir caché leur fille. Après deux jours de recherche, on a retrouvé la fille. Mes amis et moi l’avons déposée chez ses parents. C’est ainsi qu’ils m’ont arrêté pour me déposer à cette brigade. Je n’ai pas violé leur fille, mais plutôt, je suis son petit ami depuis 2 ans, et la fille même peut le reconnaître. Je reconnais la paternité de la grossesse, mais une fois encore je ne l’ai pas violée. C’est parce que ses parents ont les moyens, ils veulent m’envoyer devant les barreaux pour cas de viol », s’est défendu l’accusé.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com