Des chiffres qui font froid au dos. Ce sont au total 102 cas d’agressions sexuelles qui ont été traités par la gendarmerie nationale à Conakry, en 2020. Sur ceux-ci, 78 cas ont été reçus par la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV), qui relève du Haut commandement de la gendarmerie nationale.
« Du mois de février au mois de décembre 2020, nous avons traité 102 cas à Conakry. Mon service seulement à traité 78 cas d’agressions sexuelles. Sur les 78 cas, il y a 46 cas qui ont été déférés. Tenez-vous bien, l’âge varie entre 2 à 19 ans… Et les présumés violeurs entre 16 ans et 40 ans. Donc, aujourd’hui les 46 cas ont été déférés devant les tribunaux suivants : Dixinn, Mafanco, Coyah et Kaloum », a expliqué l’adjudant-chef Bernard Tinguiano, commandant de la BSPPV.
Pour les cas traités non déférés, l’officier de gendarmerie laisse entendre que « les autres cas traités, vous verrez que soit le violeur n’a pas été interpellé pour des raisons, soit la victime ne reconnait pas le violeur, parce qu’on a reçu des cas où la fille a été prise par des inconnus, on la viole mais comme c’est des cas de viol, nous on les met dans les statistiques. Soit le violeur n’a pas été identifié par la victime, ou il a été identifié mais continue à courir. On a deux taxis garés dehors, c’est des spécialistes de viol dans les véhicules. Ils prennent les filles la nuit, quand ils arrivent dans des coins, des lieux, ils les violent ».
Pendant le traitement des dossiers, le commandant de la BSPPV affirme qu’ils rencontrent souvent des difficultés. Selon lui, les familles ne coopèrent pas. « La question sensible des cas de viols, c’est quoi le problème fondamental ? C’est que le violeur n’est jamais loin ; c’est quelqu’un qui est proche de la famille. Voilà pourquoi beaucoup de cas de viols sont étouffés à partir des familles, ou quand ils sont devant nous ; parce que tu verras que c’est le cousin qui a violé ou c’est un neveu, un ami à la famille qui viole. Donc, il y a des familles qui pensent que mettre ça à la belle étoile, c’est une façon de faire atteinte à la dignité de la famille. Donc aujourd’hui, c’est la grosse difficulté qu’on a », a fait savoir l’adjudant-chef Tinguiano.
Toutefois, il précise que « même s’il y a des familles qui ne coopèrent pas, mais comme en matière d’infraction, le désistement ne met pas fin à l’action pénale, donc, il y a des familles malgré qu’elles désistent à notre niveau, mais nous on continue la poursuite et on défère au parquet ».
Bhoye Barry pour guinee7.com
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