L’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko a mis le Sénégal dans une atmosphère festive et populaire. On voit de plus en plus l’ambition d’une jeunesse qui veut porter plus haut l’étendard d’une indépendance démocratique et monétaire.
L’affaire Sonko est un problème de surface derrière lequel se cache la précarité d’une population lassée par la gestion catastrophique de la situation sanitaire du moment. Outre cet aspect, le vent qui souffle sur le Sénégal est très grand. C’est une crise généralisée de la gestion politique actuelle du pays qui peut aller au-delà de ses frontières et atteindre d’autres pays du continent.
La jeunesse africaine est pleinement dans la révolution numérique du XXIe siècle. C’est un facteur pressant contre les dirigeants du continent qui les amène forcément à être prompts à donner plus de résultats au bénéfice des populations.
Le gouvernement Sénégalais a face à lui l’impérieuse nécessité de faire des concessions. L’affaire Ousmane Sonko dépasse désormais le seul angle entre deux citoyens Sénégalais. Les violences survenues dans ces derniers temps à Dakar et dans certaines localités du pays illustrent davantage que le gouvernement Sénégalais doit sortir de la théorie conspirationniste pour se conformer à la situation actuelle.
À présent, le geste d’apaisement, côté gouvernement, doit commencer par libérer les prisonniers politiques et de laisser la justice sur la trajectoire de la vérité. Seule action qui peut ramener le calme et la reprise normale des activités.
Au Sénégal et ailleurs, le sentiment « anti-français » commence à nourrir les débats. Nous venons de voir au Mali, où la masse populaire exige que les soldats français quittent le nord du pays. Et tout près, au Sénégal, des velléités contre le franc fca survivent au temps et allumées également par une jeunesse qui ne rime plus avec l’histoire ancienne.
Le président Macky Sall a encore une chance devant lui. Il peut écouter la jeunesse ; faire la différence entre forces vives et les sirènes révisionnistes. Ousmane Sonko et ses militants doivent être libérés pour ramener la paix.
Par Moussa Diabaté, journaliste