Depuis 2010, le désenchantement relatif aux dégâts, notamment au sortir de chaque élection, constitue une réelle préoccupation en Guinée. Les activités peuvent être au ralentià cause des tensions politiques. Le nombre de morts n’ébranle personne. Les amis peuvent se rechigner, voire sans se parler parce qu’ils ne partagent pas la même opinion politique. Des artères ont des noms marginaux appelés ‘’l’axe du mal’’. Les violences ne sont blâmées par personne. La destruction des édifices publics ne choque personne. Les policiers et gendarmes sont autant la cible des manifestants et que les politiques applaudissent. Dans ce récipient à problème, aucun développement ne peut prospérer. Des allumeurs du feu sont aux côtés du chef dans le but de maintenir leur position. L’opposition joue au jusqu’auboutisme sans mesurer les conséquences. On pourrait donc parler en effet d’une ‘’démission démocratique’’ de tous. L’ethnie est devenue l’arme rhétorique des politiciens pour obtenir des compassions communautaires.
Voilà que la Guinée sort d’une élection présidentielle à la date du 18 octobre 2020 dont les conséquences sont incalculables sur le plan humain et matériel. Et ce n’est pas la première fois que les violences surviennent lorsqu’il y a la tenue des élections. Depuis le scrutin présidentiel de 2010, une idéologie délétère s’est installée en grande partie dans l’opinion relative aux violences, particulièrement à l’approche de chaque élection.
Aujourd’hui, les observateurs s’accordent à dire que les acteurs politiques guinéens ne se font plus confiance. Le débat politique devient ainsi coincé dans les on-dit. La rue devient le seul espace de dialogue où rythment à la fois l’incivisme et désordre. Les partis politiques ne sont plus des endroits où on apprend la citoyenneté, mais plutôt sont le creuset où toute sorte d’idéologie délétère se forme contre la République. Face à ce mal naissant, le développement numérique vient requinquer les révoltes des esprits. La Guinée a besoin actuellement d’une nouvelle génération des politiques dont les opinions comptent au-delà de leurs propres communautés. Cette transversalité est le meilleur moyen de garantir une paix sociale durable pour l’approche d’un pays émergent.
Moussa Diabaté, Journaliste