Accusé de participation à un mouvement insurrectionnel; association de malfaiteurs; menaces notamment de violences par le biais d’un système informatique, Mamady Onivogui, coordinateur national du mouvement « Elazologa » qui signifie « ça ne marchera pas » en langue Tôma, a été entendu par le tribunal criminel de TPI de Kaloum ce lundi 29 mars.
À la barre, M. Onivogui a d’abord nié les faits qui lui sont reprochés, avant de revenir sur les conditions de son interpellation. Selon lui, il a été arrêté en novembre 2020 alors qu’il sortait d’un entretien avec une de ses connaissances qui l’aurait filé aux agents des forces de l’ordre.
Il a ensuite révélé qu’après son arrestation, le directeur de la DPJ, Fabou Camara lui a dit: « petit on va te mettre dans un endroit que tu ne vas jamais oublier. On m’a mis dans une cellule où des gens fument de la drogue et moi je ne supporte pas la fumée. »
Pour ce qui concerne les menaces qu’il aurait proféré à l’endroit du chef de l’État à travers les réseaux sociaux, le prévenu s’est défendu en disant: « je ne reconnais pas les publications dont on m’accuse d’avoir fait… ces publications ont été faites par un compte du nom de Mamaly Onivogui et moi mon nom c’est Mamady Onivogui… d’ailleurs je n’ai fait de menaces à qui que ce soit sur les réseaux sociaux. »
Plus loin, Mamady Onivogui a également nié avoir opposé sa signature sur le procès-verbal du juge d’instruction dans lequel est mentionné que l’accusé a reconnu avoir tenu des propos atteignant l’intégrité du chef l’État et qu’il a même présenté des excuses. Selon lui ce procès-verbal est monté de toutes pièces.
Après de longues minutes de débat entre les différentes parties suivies de la phase des questions. Le représentant du ministère public a pris la parole pour les réquisitions.
Pour lui, il a été ordonné à l’accusé de tout nier, « une manière, dit-il, de noyer le poisson ».
« Ce que Mamady Onivogui dit ne tient pas. Ses arguments sont bâtis sur des pieds de sable. On pensait qu’il allait demander pardon, qu’il allait se repentir. Ce qu’il n’a pas dit, c’est qu’il est hargneux suite à la fermeture de ces deux cliniques, c’est pourquoi il a demandé aux jeunes de descendre dans les rues », a-t-il ajouté
Le procureur a requis 10 ans d’emprisonnement et une amende de 100 millions de francs guinéens.
Après avoir écouté également les plaidoiries de la défense, le juge a renvoyé au 12 avril prochain le procès pour la délibération.
Mohamed Soumah pour Guinee7.com
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