Le gouvernement guinéen envisage de procéder à une hausse du prix des hydrocarbures dans un bref délai, notamment dès après la fin du mois de ramadan, dont le début est prévu à la mi-avril. Face à la presse, le ministre des Hydrocarbures, M. Diakaria Koulibaly, a affirmé, mardi 23 mars, qu’une relecture des prix des produits pétroliers était évidente dès la fin du mois du jeûne musulman.
« (…) Nous sommes dans une dynamique de flexibilité du prix du carburant à la pompe. Et si d’ici à la fin du mois de ramadan, (ndlr: mi-mai), le prix du baril baisse considérablement, on pourrait calculer de nouveau et voir s’il est nécessaire d’augmenter ou de ne pas augmenter », a-t-il expliqué.
En revanche, si le baril reste à son niveau actuel, notamment celui de 65 dollars US, a-t-il ajouté, avant de rappeler qu’il avait atteint 69 dollars US, il y aura naturellement, dès après le ramadan, une augmentation.
Le ministre, qui a par ailleurs assuré que la question de maintenir le prix du carburant à la pompe ou de procéder à sa hausse n’était pas bien comprise par la population, a dit que tous les mois, la structure du prix était faite en fonction de l’évolution du prix du baril à l’international.
Le calcul de la structure du prix, comparé au coût réel, a-t-il soutenu, fixerait inévitablement celui du litre à la pompe à plus de 9.000 francs guinéens.
Il a aussi souligné que les calculs effectués ont été adressés aux pouvoirs publics qui sont aptes à continuer de subventionner momentanément jusqu’à la fin du ramadan ou à procéder à une augmentation dans l’immédiat.
La subvention du carburant, soulignent des experts financiers, ne profite qu’aux gros consommateurs, et provoque une baisse de l’assiette fiscale, notamment avec un manque à gagner de plusieurs milliards de francs guinéens pour le Trésor public.
Selon des observateurs, qui affirment ne pas être surpris par la révélation du ministre des Hydrocarbures, la seule hausse du prix du baril sur le marché international n’explique pas une augmentation des coûts sur le plan national.
La dépréciation de la monnaie nationale, font-ils observer, provoque depuis plusieurs années une rigidité structurelle dans le pays qui, selon eux, a besoin des réformes nécessaires, comme ce fut le cas lors du Discours-Programme de 1985 du défunt chef de l’Etat, Lansana Conté.
Depuis 2016, le gouvernement avait signé un protocole d’accord avec le mouvement syndical, acceptant de laisser à 8 000 francs le prix du litre de l’essence. Les termes de cet accord prévoyaient une augmentation au cas où le coût unitaire du baril franchissait la barre de 57 dollars US.
Mais deux ans plus tard, le prix du litre est passé à 10. 000 francs, soit une hausse de 25% provoquant une vive tension sociale dans le pays où les effets du covid-19 se font durement sentir déjà dans les ménages. Il est actuellement à 9 000 GNF.
Avec WESTAF MINING