Une table ronde axée sur la mise en œuvre effective du protocole de Maputo en République de Guinée, s’est tenue ce mercredi à Conakry, sous l’impulsion de l’ONG Make Every Woman Count (MEWC) [faire en sorte que chaque femme compte].
Les échanges entre experts internationaux et des représentantes d’ONG, des acteurs de la société civile et des chargés des questions féminines auprès de diverses institutions et de départements ministériels, se sont ouverts sous la présidence de Hawa Beavogui, ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes.
Ce protocole déjà ratifié par 43 pays africains protège les femmes africaines, « des problèmes et abus spécifiques auxquels elles sont confrontées ».
Selon Makalé Soumah, chargée du plaidoyer pour MEWC, la production de ce rapport étatique permettra de « mettre fin au retard lié à la soumission de ce rapport très important pour le respect des droits humains des femmes, 17 ans après la ratification et 9 ans après le dépôt des instruments juridiques liés à ce protocole de Maputo ».
Avant d’indiquer qu’à la suite de ces échanges, « des experts sud-africains vont venir en Guinée, il y a la pandémie du COVID qui sévit, c’est vrai. S’ils ne peuvent pas venir, ils seront en visioconférence avec nos techniciens guinéens pour leur montrer la procédure à suivre afin de finaliser le document ».
Quant à Hawa Béavogui, ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes, elle a rassuré de la détermination de son département à accompagner ce processus. « Je vais instruire toute la diligence pour que nous puissions être au rendez-vous par rapport à l’élaboration de ce premier protocole de Maputo pour que nous puissions promouvoir les acquis. En termes d’avancées, la République de Guinée est beaucoup plus en avance sur beaucoup d’autres pays avec lesquels j’ai eu à faire des réunions de partage d’expériences. Mais il se trouve que nos ONG parlent peu d’acquis », a-t-elle fait remarquer.
Avant d’inviter les ONG impliquée dans le combat pour l’épanouissement des femmes à « soutenir » les acquis engrangés dans le domaine.
Se réjouissant de la ratification par la Guinée dudit protocole, l’honorable Zalikatou Diallo, première vice-présidente de l’assemblée nationale, a indiqué: « le défi reste important, dans la mesure où depuis 2012, nous aurions dû penser à l’élaboration de notre rapport. Ce qui n’est pas fait. Nous devons tout mettre en œuvre pour relever ce challenge. C’est pourquoi cette initiative qui nous réunit aujourd’hui a son pesant d’or pour pouvoir, j’espère, être le top départ de la mise en œuvre des recommandations et dispositions de ce protocole. »
« La Constitution, la loi suprême de notre pays au niveau des dispositions de son article 9 fait état de la parité et engage la République à faire de l’autonomisation de la femme, de la parité homme-femme un objectif politique et social. Il ne nous reste qu’à formaliser cela dans un rapport. Je sais que les acquis sont très consistants. Et la Guinée fera bonne figure », a-t-elle espéré.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com