S’il est incontestable et admirable que le curage des caniveaux de notre capitale crée des centaines ou des milliers d’emplois temporaires ,procurant ainsi quelques revenus à de nombreux jeunes, hommes et femmes, on est cependant déçu de constater que le déroulement des travaux nous donne l’impression de replonger dans la mythologie grecque, et précisément au niveau de la métaphore sur le « rocher de Sisyphe’’.
Pour rappel, notons que Sisyphe, personnage de la mythologie grecque, pour avoir offensé les dieux de l’olympe, fut condamné à un travail de perpétuel recommencement qui consistait à rouler jusqu’au sommet d’une montagne un immense rocher qui retombait aussitôt.
Pour avoir observé durant de longues années les opérations de curage des caniveaux à Conakry, les résultats, en termes d’assainissement nous conduisent malheureusement à cette métaphore du « rocher de Sisyphe’’, c’est-à-dire un éternel recommencement d’un travail dont le but n’est jamais atteint.
Deux raisons principales nous conduisent à cette comparaison peu flatteuse :
Un manque de coordination entre le curage proprement dit et le ramassage
L’observateur impartial peut aisément constater qu’en maints endroits de la capitale , si les caniveaux sont curées, les ordures remontées restent des jours, voire des semaines, faute de camions de ramassage ; ce retard est l’une des causes du retour des détritus dans les caniveaux par les aux eaux de ruissellement issues de fortes pluies.
Un autre inconvénient du curage non suivi de ramassage est le rétrécissement de la voie publique le long des caniveaux où s’entassent ces ordures ; ajoutons y le côté inesthétique et non hygiénique d’une si regrettable situation.
L’incivisme de certains de nos compatriotes
En dépit des efforts fournis par les autorités pour rendre les fossés plus ou moins propres, certains de nos concitoyens, par incivisme, ou par volonté de saboter les actions du gouvernement, n’ont de dépotoirs que ces mêmes fossés ; et ils seront les premiers à crier leur détresse, suite à des inondations pouvant résulter de leurs agissements nocifs.
Pour mettre fin à ce« travail de Sisyphe’’, il nous parait indispensable d’adopter les mesures suivantes :
-le curage des caniveaux doit être immédiatement suivi par le ramassage des ordures remontées.
-éviter autant que faire se peut d’attaquer plusieurs communes ou quartiers en même temps si les moyens ne sont pas réunis pour un travail efficace ( curage suivi d’enlèvement immédiat des ordures).Une bonne planification permettrait d’atteindre un tel objectif.
– les caniveaux doivent être fermés par des dalles pour éviter qu’elles ne servent de fosses à ordures pour des éléments inciviques ou malintentionnés.
– responsabiliser les responsables des quartiers et secteurs pour la surveillance des caniveaux, et prévoir des sanctions punitives contre ceux qui se rendront coupables de ces actions de sabotage.
Nous pensons que cette petite contribution pourrait être d’une certaine utilité pour donner plus de visibilité à cette grande action de salubrité publique qui figure parmi les priorités du Gouvernement ,pour faire de Conakry la ville propre que nous souhaitons tous.
Citoyens et citoyennes de notre capitale, pour redonner son lustre d’antan à Conakry , ancienne perle de l’Afrique occidentale française, faisons preuve de Civisme !