Pour donner les réalité de la COVID-19 en Guinée, le directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, Dr Sakoba Keita et Dr Mamadou Oury Baldé, de l’OMS ont conjointement animé une conférence à Conakry ce mardi.
Lors d’une projection de données qu’il a faite sur la situation de la pandémique en Afrique et dans le monde, Dr Mamadou Oury Baldé de l’OMS, s’aidant d’un graphique a apprécié le fait que « la Guinée est en train de progresser de façon très importante par rapport à la vaccination. Parce que si vous comparez les différents pays autour de la Guinée, le taux de vaccination a beaucoup pris de l’ampleur et la couverture est en train de s’améliorer ».
À son tour, Dr Sakoba Keita, directeur général de l’ANSS de prime abord, a informé d’un relâchement des mesures barrières. À l’en croire, « le taux de port des bavettes de Conakry était à 85% au début de cette maladie. Aujourd’hui c’est autour de 15 à 20% ».
Notre taux de vaccination est très faible. Nous sommes autour de 4%
Avant d’expliquer la prorogation de l’état d’urgence, par le faible taux de vaccination dans le pays. « Notre taux de vaccination est très faible. Nous sommes autour de 4%. Alors que pour avoir une bonne couverture, il faut avoir dans les plus de 50%. Certains pays mêmes pensent qu’il faut aller jusqu’à 70%. On n’est pas à 4%, parce qu’il n’y a pas d’engouement. Mais, parce que quelle que soit notre façon de faire, on ne peut pas dépasser 4,3%. Pourquoi ? Les 1 millions 34 mille doses que nous avons reçues depuis décembre dernier, ne peuvent vacciner que 517 270 personnes. Parce qu’il faut deux doses par personnes. Donc il suffit de diviser par deux, pour dire, voilà ce que nous avons reçu. Donc si on compare par rapport à ça, nous sommes à plus de 80% de gens déjà, par rapport à cette disponibilité qui ont été vaccinés. Ceux qui sont complètement vaccinés, nous sommes autour de 40%. Il y a plus de 50% aussi qui ont pris la première dose qui ne viennent pas pour la deuxième. Les gens protégés, ce sont ceux qui ont pris les deux doses. Ceux qui prennent une dose, c’est pour trois mois », a informé le Dr Sakoba Keïta.
La Guinée se propose de vacciner au moins 30% de notre population d’ici fin décembre 2021
Malgré cet état de fait qu’il a décrit, ce professionnel de la santé a annoncé que la Guinée, « se propose de vacciner au moins 30% de notre population d’ici fin décembre 2021. Pour cela, nous avons enclenché divers mécanismes. Vous savez depuis le début de l’année, COVAX nous a promis des vaccins. Je pense que d’ici la fin du mois d’août, on aura une première dotation, dont les quantités ne nous ont pas été données. Ils nous ont déjà donné un vaccin AstraZeneca, qui a été administré. On les remercie. Donc, il y a plus de 100 000 mille Guinéens qui ont reçu ce vaccin dans toutes les préfectures, y compris Conakry ».
On pourra en plus des 4%, d’ici le 31 décembre recevoir pour 3 millions 673 mille
Avant d’annoncer l’arrivée massive de vaccins, de la part des partenaires techniques et financiers de la Guinée. « La Guinée a négocié avec trois banques. Afriland bank, là, les négociations sont très avancées. Ils vont nous livrer 2 millions 600 mille doses de vaccins. Ce n’est pas gratuit. Nous devons payer l’argent pendant 5 ans. On a déjà payé 15% du montant. L’arrivée de ce vaccin est prévu seulement pour la deuxième quinzaine du mois d’août. C’est le vaccin Jonhson and Jonhson… L’autre vaccin c’est avec la Banque islamique de développement (BID), qui nous a accordés 1 million 600 mille doses de vaccin pour 800 mille personnes. Le contrat est très avancé et nous pensons aussi recevoir ces vaccins au courant du mois d’août. Il y a une donation qui a été annoncée hier de la part du gouvernement américain à travers l’USAID, de 186 000 doses de Pfizer. Donc quand tu calcules notre potentialité, on pourra en plus des 4%, d’ici le 31 décembre, recevoir pour 3 millions 673 mille au moins, en attendant que COVAX et d’autres pays ou personnes de bonne volonté n’ajoutent à cela », a-t-il poursuivi
À partir du mois d’août, nous allons renforcer le contrôle sanitaire
Pour encourager la vaccination qui selon lui est gage de la reprise d’une vie normale, Dr Sakoba a annoncé les prochaines mesures qui seront adoptées par la Guinée. « À partir du mois d’août, nous allons renforcer le contrôle sanitaire. Dans toutes les sorties et rentrées de nos grandes villes, le pass vaccinal sera exigé. Parce que nous cherchons une couverture pour plus de 60% des Guinéens en commençant par la tête du serpent qui est Conakry. Les sorties de Conakry à partir de fin août vont être filtrées pour tous ceux qui n’ont pas été vaccinés », a-t-il annoncé.
Se réjouissant par ailleurs que la Guinée n’ait été pour l’instant victime des variants « Alpha et Bêta », Dr Keita a invité les uns et les autres à respecter les mesures barrières.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com