Le baccalauréat unique session 2021 commence demain jeudi ; cependant, de nombreux candidats dans la capitale guinéenne souffrent pour l’accomplissement d’un certain nombre de tâches recommandées par les autorités scolaires.
Dans les communes de Kaloum et Matoto, nous en avons rencontré quelques-uns, qui nous ont expliqués leur calvaire à quelques heures seulement de cet examen.
À Kaloum, ils sont au total 1379 candidats dont 649 filles à affronter le bac.
Accompagné de ses camarades, un candidat en sciences sociales dans la commune de Kaloum, nous a listé de nombreux dysfonctionnements. « Le problème, c’est l’empreinte. Ils nous disent de s’enregistrer. Et certains nous disent que le réseau n’est pas fiable. Le lundi, nous y étions du matin au soir et rien n’a été fait. Hier c’était la fête. Aujourd’hui aussi, on n’était encore à l’école avec un grand nombre de candidats. Il n’y avait que deux machines pour 700 candidats. Par moment, il nous disent que la machine est déchargée. Et qu’il faut attendre que la machine soit chargée », s’est-il plaint.
Avant de poursuivre : « ils disent qu’il est obligatoire de faire les empreintes. Mais ils n’ont pas dit quand-même qu’on ne peut pas faire le Bac sans l’empreinte. Ils disent que demain, même dans les salles, qu’on peut prendre les empreintes. Mais imaginez-vous, vous êtes concentrés… Surtout que demain, nous avons notre spécialité qui est le français. Sachant aussi que l’épreuve prenait 4h avant et maintenant, ils réduisent ça à 3h de temps. Nous sommes trop chargés. Depuis 7h on devait aller à la révision. Mais impossible d’y aller. Nous sommes là pour les empreintes. »
Pour vérifier ces dires, nous nous sommes rendu au centre « École primaire Almamya », qui doit accueillir pour ladite évaluation 766 candidats. Là, nous remarquons dans la vaste cour, des élèves obligés de prendre leur mal en patience afin d’avoir la chance de se faire enregistrer avec la seule machine existante. Jusqu’au moment où nous quittons, ils étaient encore nombreux à faire les pieds de grue.
À Matoto, en plus de la prise d’empreintes, les problèmes sont assez variés.
Pendant qu’il est 15h, la direction communale de la plus grande commune est envahie par les candidats. Ici, ce n’est pas que pour la prise d’empreintes. Mais pour des problèmes « plus sérieux ».
Anxieux, ces élèves font savoir leurs problèmes à qui veut l’entendre. Pour la plus grande majorité, ils ont reçu leurs cartes, mais sans photos et sans cachets officiels. Tandis que d’autres ne retrouvent pas leurs cartes.
Au collège Yaguine et Fodé (Collège Yimbaya, ndlr) aussi, la prise d’empreinte n’est pas de tout repos.
Pendant qu’il est 15h, la centaine d’élèves réunie sur un balcon tente de s’engouffrer dans une salle de classe pour se faire enrôler. À quelques minutes de notre arrivée, ces derniers descendent, pour des raisons citées ci-dessus. C’est-à-dire, la machine dédiée à la prise d’empreintes est déchargée.
Un candidat que nous avons interviewé, nous a dit son amertume. « Depuis 9h je suis là. Mais il paraît que ceux qui doivent enregistrer les gens procèdent à partir d’une liste. Il n’y a strictement rien. Ils disent que la machine est trop lente et de milliers d’élèves attendent. Ils viennent de nous dire que la machine est déchargée. Mon inquiétude est le fait de ne pas être enregistré que cela impacte notre réussite », s’est-il inquiété.
Avant d’interpeller le ministère. « Le ministre, il a attendu qu’il ne reste que 5 jours pour envoyer les machines en disant que c’est une politique de sécurité. Alors qu’il y a combien de candidats en Guinée. Les machines sont lentes et on envoie une seule machine par centre. Cela nous empêche d’avoir la tête tranquille. Donc je leur demande de ne pas tenir compte de cela cette année. Parce qu’ils ont commencé ça très tard. Sinon, il y aura des échecs », a-t-il suggéré.
Conscient des difficultés, le ministère a fait, hier, certaines précisions liées aux empreintes. Lire ci-dessous le communiqué.
Communiqué. Le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation porte à la connaissance des candidates et candidats que le processus de vérification d’identité et de la prise des empreintes se poursuit. Certaines difficultés liées à la connexion internet ont été constatées. L’opérateur fournisseur de la connexion fait des efforts pour améliorer la fourniture d’internet.
Sur les (399) tablettes déployées, deux (2) sont tombées en panne : à Coyah et à Macenta. Les (83.000) candidats au baccalauréat sont à l’intérieur de la base des données. Ils sont connus et répertoriés. Ils ont reçu leurs cartes d’examen et leurs PV d’appel. Ils sont donc admissibles dans les salles d’Examen. Le MEN-A rassure tous les candidats que, cette opération n’aura aucune incidence sur leur participation au BACCALAUREAT. Le processus n’est soumis à aucun paiement et se poursuivra jusqu’à l’identification et la prise des empreintes de tous les candidats.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com