Censure

Labé/ Accusé, l’Inspecteur régional de l’élevage s’exprime (exclusif)

Nous vous l’annoncions il y a quelques jours, les éleveurs de Labé traversent une période très difficile. Plusieurs milliers de poules pondeuses meurent chaque jour dans les différentes fermes avicoles, sans que les véritables raisons ne soient encore connues. Si les fermiers affirment être abandonnés par le premier responsable de l’élevage dans la région, celui-ci a rejeté en bloc ces accusations. Dans un long entretien qu’il a accordé en exclusivité à Guinee7.com, le docteur Mamadou Malal Baldé a recadré les choses.

« Moi j’ai pris connaissance de cette situation par une voix qui ne devrait pas être celle là qui m’informe de cette situation. J’ai été appelé le jeudi 05 Aout dernier par l’inspecteur régional du Travail de Labé, pendant que j’étais malade alité, il m’a dit qu’il y’a des aviculteurs qui sont là qui voudraient me rencontrer parce qu’il y’a des poules qui meurent dans leurs fermes. Je lui ai dit que je suis malade alité, il continue en me disant que ces aviculteurs ont déjà rencontré le Gouverneur, ils sont avec honorable docteur Saliou Béla Diallo, et qu’ils doivent aller dans les fermes de ces gens. J’ai dit d’accord que je suis au lit.

Le lendemain ces mêmes aviculteurs sont venus à mon bureau. Ils m’ont dit qu’ils sont des aviculteurs et qu’ils sont entrain d’enregistrer des mortalités dans leurs fermes. J’ai demandé depuis quand ils enregistrent ces mortalités, ils m’ont dit trois mois. J’ai dit depuis trois mois, vous êtes entrain d’enregistrer dans vos fermes, moi, inspecteur régional de l’élevage je ne suis pas informé ? J’ai demandé s’ils ont vu le Directeur préfectoral de l’élevage de Labé, ou le chef de poste de la commune, ils ont dit non qu’ils ne les connaissent pas. J’ai demandé qui est leur technicien vétérinaire, ils m’ont dit avant que c’était Docteur Slley Wann, et que maintenant c’est un autre. J’ai dit alors maintenant trois il y’a mortalité chez vous et ces personnes ne sont pas informées, moi ils me produisent des rapports. J’ai les rapports des deux premiers trimestres de la direction préfectorale de l’élevage, je viens de finir mon rapport semestriel et nulle part, il n’est fait mention de ces mortalités. Après, ils disent que c’est le Gouverneur qui leur a dit de venir me voir afin que je les aide à produire  un rapport, dans le but de se faire rembourser par l’Etat, ils disent qu’ils ont des appuis. Je leur ai dit que moi je ne leur produit pas de rapport, ce sont ceux là qui suivent leurs fermes qui produisent les rapports, ceux-ci remontent au niveau des techniciens de la commune, ces derniers remontent les rapports à la  direction préfectorale qui me remonte les rapports que j’analyse et au besoin je descends sur le terrain.

Ensuite je leur ai demandé combien ils ont perdu ? Ils ont dit que chacun connait ce qu’il a perdu dans sa ferme, je leur ai conseillé de choisir un porte-parole, faire la somme des pertes, mentionner la date à laquelle ils ont reçu les poussins et déduire les pertes de l’effectif reçu et dans quelle circonstance ces pertes ont été enregistrées. »  a narré Docteur Mamadou Malal Baldé.

Sur ce qui pourrait être les raisons de la mort de ces poules, l’Inspecteur régional pointe du doigt les conditions de biosécurité dans ces fermes. « Je dirais à ces aviculteurs, que l’élevage est une activité libérale mais qui se fait avec une technicité. On ne peut pas avoir l’argent pour dire qu’on a réussi en aviculture. Il faut aller avec les techniciens. A Labé, les gens se lancent juste parce qu’ils étendent que tel a réussi, mais ils ne respectent pas les conditions d’élevages. En aviculture, la moindre des choses est fatale. Quand tu ne donnes pas l’eau à volonté aux poulets, les conséquences le promoteur en tirera. L’aliment, indépendamment de la qualité, si cet aliment n’est pas donné dans les normes d’hygiène et de quantité, le promoteur va tirer les conséquences. Ce n’est pas le jour où tu ne donnes pas l’eau, ou l’aliment que tu verras la répercussion. Vous ferrez 10 fermes ici à Labé, vous ne verrez pas 3 fermes qui ont des pédiluves à la rentrée des fermes. Vous verrez des fermes qui ne sont mêmes pas clôturées. La construction des bâtiments de la ferme, ont une influence sur la rentabilité de la ferme, la perméabilité du sol, la tente, l’orientation des bâtiments, l’hygiène des bâtiments tout cela influe favorablement ou négativement sur l’exploitation. Quand c’est fait dans les règles de l’art, le promoteur en tire le maximum de bénéfices et quand c’est fait à la routine, il en tirera les conséquences. Vous verrez à Labé, des aviculteurs qui se substituent aux vétérinaires parce qu’ils ne veulent pas dépenser. »

Si les aviculteurs pointent du doigt le couvoir de SAVI Guinée basé à Kindia  comme étant responsable de cette mortalité, l’Inspecteur régional de l’élevage de Labé lui, dit le contraire et leur demande d’aller chercher les raisons ailleurs. «  Le couvoir ne fournit que des poussins, le reste, c’est au promoteur d’entretenir. Le couvoir n’est aucunement responsable de la mort des poules, ça c’est mon avis personnel et je l’assume. Le couvoir a fourni des poussins après 5 mois, ils sont devenus des poules, donc il n’a plus de responsabilité. Les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent, mais ils n’ont qu’à chercher les causes de mortalité de leurs poules ailleurs mais pas au couvoir. Allez dans les fermes, pour la plupart, il n’ya pas de clôture, pour la plupart, il n’y’a pas de pédiluves. Allez voir partout il y’a des toiles d’araignées dans ces bâtiments. L’hygiène c’est la principale cause de la réussite ou de l’échec dans l’aviculture. Je précise que la poule n’a pas de ganglions lymphatiques, donc n’a pas de moyens de defense. » Conclut-il

Malgré cette mise au point de l’inspecteur régional de l’élevage de Labé, les aviculteurs joints par Guinee7, de leur côté persistent toujours sur le fait que ce soit le couvoir de SAVI Guinée qui soit responsable de la mortalité des poules dans leurs fermes.

Sam Samoura pour Guinee7.com

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.