Censure

Procès. Nanfo droit dans ses bottes : « c’est en priant dans ma langue maternelle que je me sens à l’aise»

Le procès en appel de Nanfo Ismaël Diaby a eu lieu, ce mardi 5 octobre, à la cour d’appel de Kankan.

Condamné le 26 mai 2021 à 12 mois de prison avec 6 mois assortis de sursis et au payement de 500 mille GNF d’amande par le tribunal de première instance de Kankan pour trouble à l’ordre public, l’imam Nanfo Diaby, a de nouveau comparu ce mardi devant la cour d’appel de Kankan.

Démarré à 10h, il a fallu attendre à 13h 40 pour que le ministère public prononce sa réquisition. Ibrahima 1 Camara, est le substitut du procureur. « En réalité monsieur Nanfo peut exercer sa prière en privée comme en public. Le problème est qu’il y a une décision qui dit qu’il ne doit pas exercer publiquement, il doit respecter cette décision, mais tant que cette décision n’est pas levée tout ce qu’il fera va tomber sur le coup d’une violation. Donc monsieur le président, le parquet général requiert qu’il vous plaise donc de condamner Nanfo Ismaël Diaby au temps mis, et c’est ça la position du parquet général », a-t-il déclaré.

A la sortie de cette audience Me Mohamed 2 Kourouma, l’avocat de la défense, pense que son client est une victime.

« C’est un dossier qui est vide. Le mois de mai dernier, mon client Nanfo Ismaël Diaby a été interpellé et condamné par le tribunal de première instance de Kankan. Donc aujourd’hui nous avons montré devant la cour d’appel à sa chambre correctionnelle que Nanfo est une victime mais non coupable. Nous avons demandé au président de la cour d’appliquer l’article 544 de notre code et aussi demander à la cour de renvoyer Nanfo des fins de la poursuite judiciaire», a fait savoir l’avocat.

Interrogé par la cour pour son dernier message, Nanfo Ismaël Diaby reste toujours droit dans ses bottes.

« Je demande à la cour de me libérer pour que je puisse rejoindre ma famille, je ne suis nullement coupable des faits qu’on me reproche, car c’est en priant dans ma langue maternelle que je me sens à l’aise et c’est dans ça que je prie », a-t-il dit ferme.

El Hadj Mahamoudou Camara, le président de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Kankan a renvoyé le délibéré au 12 octobre prochain. En attendant, le chroniqueur islamique en N’Ko a été ramené dans sa cellule.

Pour rappel, Nanfo a été arrêté le 13 mai à son domicile au quartier Bordo, lorsqu’il dirigeait la prière en maninka lors de la fête l’Aïd-El-Fitr (Tabaski).

Moussa Konaté pour Guinee7.com

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