L’écologie devient un problème de plus en plus majeur dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Abritant des écosystèmes extrêmement riches, comme la Guinée forestière, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, qui regorge de minerais comme le fer, ainsi que d’espèces variées de flore et de faune sauvages. La préservation de cette nature est donc devenue un enjeu essentiel.
Il faut l’admettre, ces écosystèmes sont de plus en plus menacés. Plusieurs facteurs sont en cause : l’augmentation de la population, les exploitations des ressources peu écologiques et parfois illégales, le changement climatique et les politiques environnementales souvent inexistantes.
Parmi toutes ces difficultés, de nombreux acteurs locaux essaient de faire changer les choses et les mentalités, quitte à faire plier les gouvernements. Associations, individus, mouvements solidaires, voire parfois certaines entreprises, réinventent de nombreuses manières de réinventer l’écologie de demain. Peu à peu, les politiques commencent à se préoccuper de la question environnementale et essaient à tout prix de préserver la richesse de leur biodiversité. Ils le font parfois avec l’aide de certains pays : on peut citer l’exemple des États-Unis qui travaillent main dans la main avec les gouvernements, à travers l’USAID, pour préserver les forêts guinéennes et les territoires en danger, ainsi que les nombreuses espèces qui les peuplent.
Chaque année, de nouvelles initiatives émergent, mettant en avant des individus exceptionnels ou des associations innovantes. Nous vous avions déjà parlé du Leo Club Conakry Rivières du Sud qui s’était mobilisé pour reboiser plusieurs sites de Conakry. Aujourd’hui, nous allons présenter à nouveau quelques-uns de ces acteurs qui contribuent à rendre la planète plus belle chaque jour.
Kalidou Dieng, en guerre contre le plastique
Mr Dieng est parti d’un constat : celui de la prolifération des déchets en plastique, notamment à Labé où le problème est le plus visible et le plus persistant. En effet, le plastique est une question fondamentale dans l’enjeu environnemental de notre siècle. Il a d’ailleurs été mis à l’honneur lors du Jour de la Terre en 2019, événement mondial réunissant tous les acteurs internationaux œuvrant pour une planète respectée.
Les microplastiques, issus de la décomposition de tous nos objets du quotidien abandonnés dans la nature, se retrouvent ainsi partout : dans les eaux, les rivières, les océans et les sols. Face à ce fléau, Kalidou Dieng a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Au lieu des éternels sacs en plastique qui contribuent à cette pollution, il a décidé d’offrir une alternative bien plus écologique : les sacs en papier biodégradables ! Malgré le fait qu’il peine à trouver du papier pour confectionner ces objets, certaines librairies ont répondu présentes et aident Mr. Dieng dans sa formidable initiative. Tout porte à croire qu’il sera pionnier en la matière et que peu à peu, ces alternatives en papier gagneront du terrain dans le pays.
Un développement du tourisme durable
C’est au tour du gouvernement de mettre en avant un nouveau projet écologique. En effet, la Guinée contient en son sein la plus grande population de chimpanzés au monde et souhaite en faire un atout, notamment pour le tourisme ! On connaît déjà l’existence du sanctuaire appelé Centre de Conservation pour les Chimpanzés, existant depuis 1997 et permettant de protéger cette espèce particulièrement fragile dans le reste du monde qui menace de disparaître. C’est donc une occasion incroyable d’en faire un véritable lieu de tourisme durable et de développer d’écotourisme en Guinée, permettant un certain développement économique tout en respectant la nature et sa faune sauvage.
Les sites touristiques naturels étant particulièrement nombreux dans le pays, l’orientation des politiques guinéennes est sans doute la plus judicieuse. En effet, un grand nombre de voyageurs internationaux ont à cœur de découvrir les cultures locales dans une démarche environnementale ou tout du moins, en minimisant au maximum leur empreinte écologique. Tout porte donc à croire que le futur du tourisme sera en accord avec les écosystèmes du pays.
Le retour à une agriculture biologique
Le sujet de l’alimentation est un enjeu majeur, notamment en Afrique. Si l’agriculture biologique était encore largement répandue sur tout le continent, on a vu la prolifération des pesticides débarquer ces dernières années et venir polluer les sols, notamment en Guinée. C’est contre cette démarche que lutte l’association Terrafrik, en tentant de rétablir une agriculture plus respectueuse des sols et de la santé des travailleurs et des consommateurs. Avec tous ses bénévoles, elle incite les petits producteurs à abandonner tous les engrais chimiques afin de préserver la nature et la santé des Guinéens. La tâche s’annonce certes difficile, mais le travail de ces associations montre que la question écologique préoccupe de plus en plus d’individus qui sont prêts à adopter de nouvelles habitudes et préserver la richesse naturelle de leur pays.