La CENI a fini par procéder au choix d’un opérateur technique international qui aura la charge de la révision des listes électorales et l’impression des cartes électorales pour la présidentielle de 2015. C’est la société Gemalto de France qui a été adjugée lors de cet appel d’offres international auquel l’opposition dit n’avoir eu connaissance. Du coup, cela sonne comme une entourloupe du pouvoir, qui a à travers le ministère de l’Economie et des finances est accusé d’avoir piloté toute la procédure. Ce qui au lieu de taire les vieilles querelles autour de l’opérateur technique, n’aura fait que les raviver, avec le risque de mettre à mal la paix sociale.
C’est par un communiqué publié la semaine dernière que la CENI a annoncé le choix d’un nouvel opérateur technique devant concevoir le fichier électoral dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de 2015. L’institution rappelle par la même occasion que ce choix est en conformité avec l’accord politique du 3 juillet 2013. Accord qui l’avait d’ailleurs contrainte à lancer l’opération de recrutement d’un opérateur technique international en lieu et place du sud-africain Waymark, trop décrié au sein de la classe politique, pour sa proximité dit-on avec le pouvoir en place.
La CENI tente de convaincre l’opinion du bon déroulement du choix de cet opérateur, en rappelant point par point les différentes étapes qui ont marqué cet appel d’offres qui prête pourtant à controverse, selon les réserves émises par l’opposition. Il ya d’abord eu le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un consultant international afin de l’appuyer dans l’élaboration du cahier de charges. Et ce fut le ‘’Cabinet Business Card Associates (BCA) qui avait été retenu à cet effet. Puis suivra le lancement d’appel d’offres international pour le recrutement d’un opérateur international ayant en charge la révision des listes électorales et l’impression des cartes électorales pour les présidentielles de 2015. Avis d’appel auquel neuf Sociétés et entreprises guinéennes et internationales vont acquérir des cahiers de charges.
Dans le lot on retrouve Sabari Technologie de Guinée et Waymark Infotech d’Afrique du Sud. C’est finalement Gemalto de France qui sera retenu, sur des critères qu’on ignore pour le moment.
L’opposition ne semble pas partager ce choix fait par la CENI. Et le leader de l’Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré a tenu à le faire savoir dans un entretien accordé à un site internet de la place. « Nous n’avons pas participé à cette opération. L’opposition n’a jamais été représentée à quoique ce soit dans cette opération. Moi je n’ai même pas de commissaire à la CENI. Nous sommes plusieurs dans ce cas-là, affirme l’opposant ». Qui annonce que l’opposition va se retrouver dans les heures qui suivent pour décider de la conduite à tenir face à ce choix de l’institution chargée d’organiser les élections en Guinée.
Sidya Touré déplore que cela se passe au moment où tous les efforts sont concentrés sur la lutte contre l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola. Il parle de ‘’magouilles’’ qui auraient entouré la procédure d’enrôlement de ce nouvel opérateur. Vu que le comité de veille mis en place dans le cadre du dialogue du 3 juillet 2013 ainsi que le comité de suivi n’ont pas pu suivre la procédure.
A cette allure, tout porte-à-croire que l’opposition ne va pas croiser les bras. Elle avait d’ailleurs dénoncé récemment dans une déclaration le pouvoir qui selon elle utiliserait la suspension des manifestations publiques pour ‘’enjoindre à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de reprendre sa fuite en avant dans la gestion du processus électoral en mettant en œuvre, dans l’opacité la plus totale, des activités ayant une incidence décisive sur la transparence et la crédibilité des futures élections.’’
Déplorant du coup que ‘’la correction des anomalies constatées sur le Fichier Electoral et sur la cartographie des bureaux de vote ainsi que le choix du nouvel opérateur technique chargé de la mise à jour de la Liste Electorale sont, entre autres opérations, des activités qui se déroulent actuellement au sein de la CENI à l’insu des partis politiques de l’opposition.’’
L’opposition Républicaine avait dénoncé ce qu’elle considérait comme ‘’son exclusion totale de la gestion du processus électoral qui se déroule dans des conditions dont l’opacité se le dispute à l’irrégularité, la CENI ayant été jusqu’à tenir les partis d’opposition dans l’ignorance absolue du contenu des cahiers de charge servant à la sélection de l’opérateur technique’’, selon elle.
In Le Démocrate, partenaire de Guinee7