Monsieur, après avoir lu sur Face book votre courrier adressé au Président du CNRD et Président de la République, le Colonel Mamadi Doumbouya, relativement à votre exigence de réparation vis-à-vis de votre communauté qui aurait été une victime de tous les régimes passés, je me dois de vous avouer que son contenu m’a plongé dans une grande stupeur, puis suscita en moi une vive inquiétude quant à l’ avenir de l’UFDG, ; lorsqu’on sait que le leader de ce grand parti fait des pieds et des mains pour dissiper les craintes et les appréhensions d’un nombre non négligeable de membres des autres composantes de la nation vis-à-vis de sa formation politique, on peut affirmer sans risque d’être démenti que vous ne lui facilitez guère la tâche !
Votre papelard indigeste et insensé après la honteuse sortie de l’éminent théoricien du complotisme communautaire, Thierno Monénenbo, cet oracle de malheur qui prédit à son peuple une inévitable explosion si son candidat n’était élu aux prochaines élections, votre dérapage disais je donc, peut susciter une crainte légitime chez ceux dont les cœurs avaient commencé à balancer et rebalancer.
Malgré la fragilité et la complexité du moment, malgré les multiples appels à l’Union sacrée et à l’Unité nationale autour du CNRD pour relever les nombreux défis qui ne manqueront, pas suite à la nouvelle situation que nous connaissons depuis le 5 septembre 2021, on est malheureusement bien obligé de constater que le scribouillard du diable fait des émules dont vous êtes, Mr Barry, une illustration parfaite.
Parlons donc un peu de ce complotiste de Thierno, cet habitué des formules creuses comme : « je ne mange pas à la même table que ceux qui mangent l’Afrique ».
Oublie-t -il que la relative notoriété dont il jouit , découle de l’émerveillement de ceux là mêmes qui mangent l’Afrique pour les prouesses du nègre qu’il est à manier d’une si belle manière leur langue et qui, pour le récompenser , lui ont attribué des prix qui n’auront jusqu’à preuve du contraire, apporté aucune valeur ajoutée ni au vivre ensemble des guinéens, ni à leur mieux être ?
Oublie -t-il aussi que même s’il ne mange pas à la même table que ceux qui mangent l’Afrique, il a cependant vécu, vit, et vivra toujours de leurs rebuts de table que représentent la valeur monétaire des prix qui lui sont octroyés ainsi que les produits des ventes de ses œuvres, en d’autres termes, leur argent ?
Oublie-t-il enfin que ses plus grosses ventes sont réalisées par les citoyens nantis des pays de ceux là mêmes qui mangent l’Afrique, et non en Afrique, encore moins en Guinée où il est un illustre inconnu, en dehors des buvettes de Sonfonia lac ou de son cercle étriqué d’ethnocentriques?
Que Monénenbo nous colle donc la paix et qu’il continue à se gaver des rebus de table de ceux qui mangent l’Afrique !
Pour revenir à vous , Mr Barry, fidèle talibé de notre Thierno national, permettez moi de répondre à vos élucubrations en attirant votre attention par quelques observations qui seront suivies de questions que vos compétences d’ethno staticien pourraient bien nous aider à comprendre.
Quelques observations
1-vous devrez définitivement retenir que notre pays est composé de nombreuses autres ethnies comme les soussous , les kissiens, les lomas, les kpèlés et autres, et que ses préoccupations ne sauraient se limiter à gérer les sempiternels antagonismes entre peuhls et malinkés. Posons désormais nos problèmes de façon globale, pour trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les composantes ethniques de notre chère Guinée.
2- il me semble peu raisonnable de demander au Colonel Doumbouya de régler en quelques mois ou même en quelques années tous les problèmes qui se posent au pays depuis 63 ans, ou que chaque communauté exige que ses problèmes soient pris en priorité avant toute autre chose, comme vous le faites si maladroitement en disant : « Mon Colonel, avant d’inclure tout le monde dans la nouvelle République, il faut d’abord et avant tout réparer les exclusions dont une communauté a été victime depuis 60 ans , avec un accent tout particulier pendant les 10 dernières années de la Gouvernance Alpha Condé » ;ou encore vos questions saugrenues, sous forme de réquisitoire, sur la cartographie communautaire du CNRD et des nouveaux administrateurs territoriaux.
Avec un tel discours , vous ne rendez service ni au pays, ni à votre communauté qui, dans son écrasante majorité, a considéré les premiers actes posés par le Colonel Président comme étant largement en sa faveur ; citons entre autres le démantèlement des PA dans la commune de Ratoma, son recueillement devant les tombes des victimes du carré politique du cimetière de Bambeto, l’envoi d’une délégation du CNRD à la cérémonie de célébration des fusillades du 18 octobre 1971 et envoi d’une délégation gouvernementale à la prière du vendredi à la mosquée turque de Koloma, libération de nombreux détenus dont l’écrasante majorité se reclame de l’UFDG, restitution aux responsables de l’UFDG dont les passe ports étaient confisqués, et j’en passe.
3- évitons de brusquer les choses ou d’en demander trop à la fois, sous peine de prendre le risque d’aller droit dans le mur.
Quelques questions
- Etes vous vraiment sûr que votre communauté est celle qui a la plus subi durant la Gouvernance de tous les régimes successifs ?
- Si vous en êtes convaincu, pourriez vous dresser un tableau honnête et documenté des victimes par communauté durant les 2 premiers régimes après l’Indépendance du pays ? C’est un défi que je vous lance et, croyez moi , vous serez surpris par les résultats auxquels vous aboutirez.
- Savez vous que de la période coloniale jusqu’en 1985, c’est une autre communauté qui détenait le monopole du commerce dans notre pays, tendance qui s’inversera suite à des évènements politiques, non en faveur de la communauté dont l’un des fils était le Chef incontesté de l’exécutif, mais bien en faveur de la vôtre qui est ainsi devenue la plus puissante communauté, économiquement parlant, jusqu’au jour d’aujourd’hui. Ou êtes vous donc allé chercher cette théorie de victimisation permanente dont vous parlez ?
- Pensez vous que le RPG dont le plus grand vivier électoral se trouve en Haute Guinée aurait conquis le pouvoir s’il s’était mis à ruminer sans cesse les évènements du 4 juillet 1985 ?
- Pensez vous que l’UFDG aurait élargi sa base électorale au-delà de son incontestable fief traditionnel du Fouta, si tous les militants et cadres de ce parti se mettaient à penser comme vous ?
- Nieriez vous le fait que tous les régimes qui se sont succédés à la tête de ce pays ont eu, chacun en son sein, de fortes têtes de votre communauté ? Sous la première République, nous ne citerons qu’Elh Saifoulaye et Diao Baldé ; sous la deuxième , nous citerons, sans être exhaustif, Elh Cellou Dalein Dalein, actuel Président de l’UFDG, et sous la troisième de Sanoussy Bantama Sow.
Monsieur Barry, étant donné la volonté affirmée avec force par les nouvelles autorités pour jeter les base de la refondation de l’Etat, nous pensons que le moment est venu pour vous d’abandonner votre théorie de la victimisation permanente sur les réseaux sociaux, pour joindre vos efforts à ceux de tous les patriotes, afin d’aider le CNRD à gagner son pari de réussir une transition apaisée qui sera bénéfique pour tous les fils et filles de Guinée.