Censure

« L’armée guinéenne a été victime au même titre que toutes les autres couches socioprofessionnelles », dénonce Aliou Barry

Aliou Barry, directeur du Centre d’Analyse et d’Études Stratégiques (CAES) a expliqué comment l’armée guinéenne est née. C’était à l’occasion d’une conférence de presse organisée par l’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB), ce mercredi 3 novembre à Conakry.

« Le 1er novembre, M. Sékou Touré, a demandé à Koumandjan qui était capitaine de créer un corps d’armée nationale. Il faut savoir qu’à l’époque que l’armée guinéenne était constituée de tous les militaires guinéens qui étaient incorporés dans l’armée française. Il y avait quelques un ici en vacances, d’autres étaient en Indochine, d’aucuns en Algérie comme Général Conté, Général Facinet. Donc, l’armée guinéenne est née de ce noyau qui était dans l’armée française », a fait savoir Aliou Barry.

Selon lui, « sur les archives par exemple du ministère français de la défense, au moment du référendum de 1958, il y a 11 mille à peu près d’origine guinéenne dans les armées françaises. Sur ces 11 mille 2 500 choisiront de servir la nouvelle armée guinéenne et 5 mille seront libérés de l’armée française parce qu’il y avait deux catégories. Ceux qui étaient nouvellement incorporés dans l’armée française et ceux qui étaient pratiquement en fin de carrière ».

« Ce regroupement de militaires guinéens de l’armée française s’est étalé du 28 au 30 octobre. Et la France mettra à disposition de l’État guinéen les anciens camps qui étaient à disposition », a-t-il rappelé.

Selon Aliou Barry, « à l’époque, il y avait deux bataillons dont un à Kindia qui est reparti entre Conakry, Kindia et Labé et l’autre était à Kankan et N’zérékoré. La ville de Kankan par exemple abritait le camp le plus important avec un effectif estimé à 500 hommes. Ce camp était dirigé par l’Adjudant-chef Zoumanigui. La ville de Kindia abritait un bataillon de 400 hommes et ce bataillon était commandé par le Lieutenant Foula ».

« Cette armée qui a été créée à l’aube d’une indépendance fraîchement acquise, l’armée guinéenne a été victime au même titre que toutes les autres couches socioprofessionnelles des purges du régime sanglant de M. Sékou Touré. (…), les officiers les plus valeureux de l’armée guinéenne ont été fugués et remplacés par des chefs discrédités, coopérants et collaborateurs. D’aucuns mêmes étaient membres du fameux comité militaire révolutionnaire du parti dont la place consistait à interroger leurs camarades d’armes », a-t-il conclu.

Bhoye Barry pour guinee7.com 

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