Deux des trois médecins de l’hôpital Ignace Deen, accusés de « non-assistance à une personne en danger et complicité » étaient devant le tribunal de première instance de Kaloum, lundi.
Deux des médecins, à savoir : docteur Thierno Ila et Docteur Bacar Barry se sont présentés à la barre, tandis que le docteur Ibrahima Camara a brillé par son absence.
L’affaire dans laquelle ils sont incriminés, remonte au samedi 5 décembre 2020. Date à laquelle Siaka Fofana a succombé à ses blessures à la suite d’un accident qui l’avait conduit vers les services des urgences de l’hôpital Ignace Deen.
À la barre, les deux médecins, ont été entendus à tour de rôle.
Répondant aux différentes questions, Bacar Barry, a nié que l’équipe ait fait preuve de négligence.
Selon lui, l’équipe avait été sanctionnée pour 3 mois par la direction. Mais, il estime qu’ils ont « fait leur travail » dans les règles l’art.
Il a aussi révélé que le service d’urgence d’Ignace Deen n’a pas de « kit pour prendre en charge des indigents ».
Avant d’indiquer que lui-même avait l’habitude d’acheter des équipements médicaux à ses propres frais : « Les gants, les tampons et les seringues, je les achète de moi-même. Et je les garde dans mon sac. Au moment où il était venu, moi je n’avais aucun franc. Le patient n’a pas été abandonné. Nous on l’a examiné. Il y a eu des soins. Le premier soin, c’est d’abord de l’examiner et émettre une ordonnance. »
Il a aussi indiqué qu’au moment où le directeur de l’hôpital appelait, ils étaient « déjà à la pharmacie pour acheter les produits ».
À la barre, Aboubacar 1 Fofana, le frère de la victime et plaignant a expliqué ce qui lui a été rapporté par le sapeur-pompier qui a pris son frère en charge et l’a envoyé à l’hôpital Ignace Deen.
Il a ensuite signalé disposer de l’élément vidéo de circonstance produit par la télévision Gangan, qui témoigne du déroulé de la scène.
À la suite de cette audition, le procureur a demandé au juge de décerner un mandat d’amener contre Dr Ibrahima Camara, qui selon lui, se croit au-dessus de la loi.
Le juge a ordonné la comparution de plusieurs médecins comme témoins; il autorisé la projection de la vidéo dont dispose la famille; il a lancé un mandat d’amener contre le Dr Ibrahima Camara. Avant de renvoyer l’affaire au 27 décembre prochain.
Pour l’avocat de la partie civile, Me Facinet Sylla, les enjeux de ce procès résident dans le « comportement des médecins vis-à-vis des patients qu’ils reçoivent. On n’en est pas à une première. On n’est pas là pour une question de ressusciter nos morts. Mais plutôt de ce que le médecin peut, c’est à dire son maximum pour concourir à sauver des vies ».
Quant à l’avocat de la défense, il a dit ne pas vouloir se prononcer.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com