Censure

Conakry. Après les étudiants de Gamal, ceux de Sonfonia aussi dans la rue

Après ceux de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, ce jeudi matin, les étudiants de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, sont dans l’après-midi, descendus aussi dans la rue.

Contrairement aux étudiants de l’université Gamal ceux de l’université de Sonfonia ont rencontré les autorités de ladite université pour étaler leurs problèmes avant de sortir dans la rue.

Dans un amphithéâtre plein à craquer, un jeune étudiant qui se présente comme porte-parole des étudiants a égrené leurs problèmes. « Nous allons évoquer tout ce qui ne va pas. Je commencerai d’abord à remercier tous ces étudiants qui sont là, qui ont pris le risque de licenciement. Je remercie les autorités pour nous avoir écoutés pour la première fois dans les règles de l’art.  Et je voudrais dire aux autorités que dans un Etat où l’injustice a atteint son paroxysme, le peuple devient frustré. Pour que Sonfonia avance aujourd’hui, il faut qu’il y ait négociation entre les autorités de l’université et nous les étudiants, car nous sommes les mêmes poumons dans un même corps », a-t-il entamé.

Poursuivant, il a évoqué les problèmes internes dont ils souffrent. « À Sonfonia, les problèmes de notes ont atteint un niveau flagrant. Les professeurs, pour un cours magistral de 3 heures, ne font que 30 minutes. Tous les cours ne sont pas dispensés. Les 80% des problèmes de Sonfonia sont au niveau de la scolarité. Un étudiant, pour avoir ses notes, il faut faire une demande, qui peut faire une semaine. Tu vas avec un problème à la scolarité, tu souffres, tu tapes à la porte, il est là il joue avec son téléphone. Les professeurs titulaires n’ont pas le temps, ils nous envoient des assistants qui ont les mêmes licences que nous. On ne veut plus suivre les cours avec les assistants. Notre centre de santé n’est pas digne du nom. Quand on tombe malade, tu pars là-bas, ta maladie va s’aggraver », a-t-il fait savoir avant de souligner le problème de bus et de l’augmentation de bourses d’entretien.

Après avoir écouté l’étudiant, le recteur de l’université a pris la parole pour s’adresser aux étudiants à son tour. « Je pense que si vous acceptez, on va trouver la solution aux problèmes que vous avez soulevés », a-t-il lancé.

« Je voudrais répondre à certaines de vos questions, à certains de vos soucis. Et leur application dépendra de vous et de nous. Quand vous dites que les notes sont vendues, c’est inacceptable. La fierté d’une université, c’est d’abord les notes. Si ces notes ne collent pas à la réalité, je pense que cette université n’est pas digne de nom. La solution que je propose, c’est qu’à partir d’aujourd’hui, on va donner un même numéro à tous les étudiants. Celui qui se sent frustré par un professeur, vous appelez le numéro, vous verrez la réaction », a-t-il promis.

Un message qui certainement n’est pas tombé dans de bonnes oreilles. Parce qu’après l’amphithéâtre, les étudiants se sont mis dans la rue. Ils ont bloqué la circulation. Ainsi les usagers venant de Kobaya pour Sonfonia centre étaient obligés de rebrousser chemin, et vice-versa. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour rétablir la circulation.

Bhoye Barry pour guinee7.com 

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