Deux mois après son installation, la nouvelle Direction Générale de la Caisse nationale de sécurité sociale fait l’objet d’un début de campagne diffamatoire par voie de presse. Les premiers actes de réaménagement du Comité de Direction ont, sans doute, fait dresser des poils et commencé à bouleverser la conviction d’une inamovibilité acquise. En fin de semaine dernière, en effet, deux sites sont utilisés pour relayer un même contenu à charge truffé de contre-vérités.
Une évidence : le changement amorcé le 5 septembre 2021 en Guinée va profondément bouleverser les pratiques administratives. La CNSS fera sa mutation et sa transformation pour mieux protéger les assurés. La nouvelle direction a déjà décliné sa feuille de route. C’est « ambitieux, mais atteignable » assure le Directeur Général, Bakary Sylla.
Le programme présenté pour les 12 prochains mois prévoit la modernisation financière et opérationnelle de la CNSS. Ce programme à court terme cible notamment la sécurisation de la perception des cotisations et la diversification des revenus. La lutte contre la fraude aux cotisations sociales sera renforcée par une purge des fausses prestations. Les actifs non rentables seront évalués et liquidés. Des investissements sont prévus pour la construction de centres de traitements des pathologies nécessitant des évacuations sanitaires à l’étranger.
Pour sanctuariser les recettes, aujourd’hui dépendantes des seules cotisations, une politique de diversification est en cours de mise en œuvre et permettra de garantir, par les revenus générés, les engagements sociaux financiers à l’égard des bénéficiaires des prestations sociales et de reconstituer les fonds de réserves par branche.
Le défi que s’est fixé la nouvelle Direction est de mobiliser et sécuriser 50 milliards de francs guinéens en moyenne mensuelle. Contrairement à certaines publications, les recettes mensuelles de la caisse nationale de sécurité sociale étaient autour de 28 milliards GNF. Le nouveau Directeur Général s’est tout de suite attaqué aux déperditions et au manque à gagner.
En janvier dernier, le premier mois de plein exercice de la nouvelle Direction Générale, une augmentation de 2 milliards a été engrangée grâce à la centralisation des actes de délivrance des quittances libératoires et du quitus social. Le contrôle de recouvrement a également permis un redressement de plus de 4 milliards en 2 semaines. « La tendance va s’accélérer grâce à un contrôle accru des déclarations sociales et à l’arrêt des paiements parallèles ».
Pour atteindre l’ambitieux objectif de faire de la Caisse, le principal régime de protection sociale des salariés du privé et du secteur parapublic, la Direction Générale de la CNSS compte actionner cinq leviers soutenus par un vaste plan de modernisation opérationnelle par la digitalisation:
- sécurisation des recettes
- maitrise des prestations sociales
- mise en place de fonds de réserves techniques par branche
- diversification des ressources et des investissements productifs
- maitrise des évacuations sanitaires par la construction de centres de traitement répondant aux standards internationaux
La désaffiliation politique de la Caisse et son recentrage autour du bien-être des assurés sont autant de changements qui font grincer des dents. Il semble déranger « le petit groupe » qui profitait du système de détournement longtemps installé. « Rien n’arrêtera le train de réformes prévues dans une feuille de route extrêmement détaillée et timée » prévient la Direction Générale.
Par la Direction de la Communication et des Relations Publiques de la CNSS