Censure

Mines. « Histoire » des projets de raffineries d’alumine en Guinée

Le chef de la junte militaire en Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, a reçu le vendredi 8 avril 2022 un groupe de dirigeants d’entreprises exportatrices de bauxite pour leur demander de présenter un chronogramme de construction des raffineries d’alumine, promises dans leurs conventions de base.

La quasi-totalité des entreprises minières évoluant dans le domaine de l’exportation de bauxite dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ont utilisé depuis 1963 la promesse de construction d’une raffinerie d’alumine comme argument de négociation pour obtenir leur permis d’exploitation ou leur concession minière.

Près de 60 ans après, une seule raffinerie d’alumine est implantée en Guinée, notamment celle de Friguia, contrôlée par le géant de l’aluminium Rouski Alumini (Rusal), depuis le début de années 2000.

Avec une production d’environ 600.000 tonnes d’alumine sous Pechiney (France), l’usine de Fria (à environ 160 km de la capitale Conakry), ne produit plus qu’environ 450.000 tonnes de substance blanchâtre, servant à la production d’aluminium métal.

Ces dernières années, la Société minière de Boké (SMB) travaille sur un projet de construction d’une raffinerie d’alumine d’une capacité de 1 million de tonnes par an visant à transformer sur place une partie de sa production de bauxite. L’infrastructure, dont les travaux préliminaires sont bien avancés, devrait coûter près de 3 milliards de dollars USD.

SMB est une société regroupant le Singapourien Winning, le Chinois Shadong Weiqao et le franco-guinéen United Mining Supply. L’Etat guinéen détient 15% des parts dans SMB.

Pour minimiser les coûts de production et réduire les mouvements des camions de transport, SMB a inauguré en juin 2021 un chemin de 135km entre les localités de Santou et Dapilon. Une première depuis des décennies.

A côté, la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) n’a pas encore montré une réelle volonté de construire sa raffinerie d’alumine, promise depuis 1976.

La CBG est contrôlée par le consortium Halco Mining (Alcoa, Rio Tinto et Dadco) à 51%, contre 49% du capital détenu par l’Etat guinéen.

Global alumina corporation (GAC), qui regroupe Mubadala et Dubal (contre 15% à la Guinée) a « renoncé » temporairement à sa raffinerie d’alumine qui lui avait permis d’obtenir une convention de base sous l’ex-ministre des Mines, Alpha Mady Soumah (2002-2005).

La raffinerie promise devait produire environ 2,8 millions de tonnes d’alumine, avec une structure modulable pouvant produire à terme jusqu’à 4,5 millions du produit semi-fini.

Suite à l’annonce de la construction de la raffinerie de GAC, l’opérateur Alcoa avait promis la construction d’une raffinerie d’alumine à Kamsar. Le projet est resté sans suite…

Sous l’ex-président Alpha Condé, plusieurs annonces de projets de construction de raffineries ont été faites sans que cette volonté ne soit matérialisée dans les faits.

L’un des projets les plus originaux en République de Guinée est celui de la compagnie chinoise TBEA (Tebian Electric Apparatus), qui a promis de construire une fonderie aluminium qui tirera son énergie de centrales à charbon que les Chinois comptent implanter dans le pays.

Avec Westaf Mining

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