Censure

Cinéma/Il va pleuvoir (des larmes) sur Conakry

Cheick Fantamady Camara, cinéaste et réalisateur guinéen est mort ce samedi 7 janvier à Paris, à l’âge de 57ans. Il est auteur de entre autres Morbayassa et surtout du long métrage “il va pleuvoir sur Conakry” (prix du public au FESPACO).

Voici en rappel une interview qu’il avait faite avec Africavivre

Cheick Fantamady Camara, un cinéaste passionné et combatif
Cheick Camara a la passion du cinéma chevillée au corps. Rencontre avec ce cinéaste talentueux qui nous avait enchanté avec Il va pleuvoir sur Conakry et qui est sur le point de terminer son second long-métrage.

Comment avez-vous vécu le très bon accueil réservé à votre film  » Il va pleuvoir sur Conakry  » par les festivals, les critiques et les personnes qui ont eu la chance de le voir ?

Cet accueil m’a donné envie de continuer malgré les difficultés rencontrées pour mener à bien ce premier film. J’ai aussi beaucoup appris sur les problèmes liés à la distribution,  » Il va pleuvoir sur Conakry  » n’a pas eu la chance de bénéficier d’une sortie en salles suffisante. On se heurte à un problème d’image : le cinéma africain est encore considéré comme un cinéma de seconde zone, qui va faire fuir les spectateurs. Il est grand temps que ca change.

Vous avez donc enchaîné sur le tournage de votre second long-métrage.

Et les difficultés financières ont été encore plus importantes malgré les vingt prix gagnés par  » Il va pleuvoir sur Conakry  » dans les festivals. Cela va faire quatre ans que j’ai démarré Morbayassa, le titre de mon nouveau film, quatre ans, c’est long car j’ai beaucoup d’autres projets en tête, des scénarios déjà bien avancés. Mais ce qui compte, c’est que ce film soit de qualité et je pense tout boucler d’ici la fin de l’année avec l’aide de mes techniciens.

Vous avez fait appel au site Touscoprod ?

Malgré un financement personnel, celui du Val-de-Marne et de la Francophonie, il me manquait de l’argent pour monter et mixer le film. Avec Touscoprod et je remercie les soixante-quatre coproducteurs, j’ai réussi à trouver dix mille euros supplémentaires.

Le film est-il dans la même veine que  » Il va pleuvoir sur Conakry « , divertissant et engagé ?

C’est le cinéma que j’aime faire, on va au cinéma pour se divertir et c’est par le divertissement qu’on fait passer un message. C’est un film social, humain qui raconte l’histoire d’un femme rattrapée par son passé. Elle est obligée de s’y confronter pour avancer, pour se libérer. Elle part donc à la recherche de sa fille qui a été adoptée à quatre mois par un couple de Français. Sa fille a dix-sept ans, vit à Paris, les retrouvailes sont douloureuses mais ne vous inquiétez pas il y a de l’action, du soleil et de l’humour.

Le rôle principal est joué par Fatoumata Diawara. Comme s’est passé le tournage ?

Je connais bien Fatoumata, elle a joué dans  » Il va pleuvoir sur Conakry  » et je savais que tout se passerait bien. C’est agréable de travailler avec elle, elle est gentille comme un agneau et une vraie pro.

Vous n’avez une nouvelle fois pas tourné en 35 mm ? Vous êtes un adepte du numérique ?

Je pense que c’est un combat d’arrière-garde, ce qui m’intéresse, c’est de raconter une histoire, peu importe les moyens et le numérique facilite les choses et offre aux Africains un accès plus facile au cinéma.

Vous terminez actuellement le montage de votre film à La femis, vous qui êtes un autodidacte du cinéma, comment vivez-vous cet immersion au sein de cette fameuse école de cinéma ?

Je n’ai qu’une envie, c’est de voler cette école et de l’implanter en Afrique, les conditions ici sont tout simplement fantastiques. Ca va venir un jour en Afrique.

Voici bande annonce de Il va pleuvoir sur Conakry par Allociné

 

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