Censure

Citoyenneté : Quand le donneur de leçon s’en prenait à la justice guinéenne

Il a violemment attaqué jeudi, la tenue du projet ‘’Semaine Nationale de la Citoyenneté’’, en évoquant le respect des textes de lois. Sauf qu’il y a quatre mois en arrière, Alpha Ibrahima KéÏra, membre du bureau politique du RPG Arc-en-ciel s’en prenait violemment à la plus haute instance juridictionnelle du pays, la cour constitutionnelle, qui venait de rendre son verdict sur le code électoral révisé.

Selon l’ancien ministre, Alpha Ibrahima KéÏra, ‘‘Si on veut promouvoir la citoyenneté, alors appliquez strictement les lois pénales qui la protègent, au lieu d’entreprendre des actions inutiles et improductives, aux frais de l’état, comme cette semaine d’efforts perdus d’avance… Ou tu respectes les lois, alors tu jouis de tes droits civiques, ou tu es en conflit délibéré, avec les lois, alors tu subiras les rigueurs de la loi’’, notifie-t-il sur sa page Facebook.

Malheureusement, celui qui demande de respecter nos textes de lois est tout sauf un exemple en la matière, c’est donc un mauvais donneur de leçon. En avril dernier, il s’attaquait à la justice en ces termes : ‘‘cette cour constitutionnelle se cache derrière le principe du fait que, ses arrêtés ne peuvent être attaqués dans aucune juridiction. Donc quand elle est saisie et quand elle délibère on est obligé de s’y accommoder. Mais compte tenu de l’importance et de la sensibilité, un très bon observateur trouvera inopportun la décision de la cour constitutionnelle de vider quelques éléments du dispositif du projet de code, qui lui a été soumis et demander au président de la république de publier partiellement le texte, mais c’est fait à dessin.’’

Et de poursuivre : ‘‘la cour a intérêt à y avoir des contentieux électoraux, parce que ça permet à la cour constitutionnelle d’avoir de l’argent lorsque chaque fois  les documents vont trainer à la cour constitutionnelle,   il y ‘aura plusieurs sessions, et on s’en sortira pas.’’

 Avant de qualifier l’acte de l’instance judiciaire d’escroquerie : « la Cour aurait pu demander à monsieur le président de la République de mieux se pourvoir (…) Mais ce n’est pas ce qu’elle a fait. Alors on dit que ça ne marchera pas, c’est une escroquerie».

Une sortie médiatique qui a irrité à l’époque, le barreau de Guinée. ‘‘Les propos de Monsieur Alpha Ibrahima Keira ne peuvent et ne doivent en aucun cas rester impunis, au risque de voir se multiplier des attaques en règle contre la Cour Constitutionnelle, d’autant plus qu’elle sera appelée à se prononcer sur d’autres recours, tout aussi, sinon plus sensibles que le contrôle de conformité du Code électoral révisé’’, disait les hommes en robe noire dans une déclaration.

Comme pour dire, qu’il faut bien regarder dans la glace avant de s’exprimer en public.

Alpha Mady pour Guinee7.com

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