Censure

Commandant Sékou Sagno, Secrétaire administratif du Bureau national des retraités militaires : « Nous allons porter plainte contre Kabèlè»

Commandant Sékou Sagno

 

Commandant Sékou Sagno, Secrétaire administratif du Bureau national du syndicat des militaires retraités et veuves de Guinée menace de déposer plainte contre le ministre délégué de la Défense, Me Kabèlè Camara, qui aurait déformé leurs propos. Et appelle le gouvernement à prendre en compte leurs revendications, qui relève selon lui d’un droit légitime.

Mon commandant, votre association vient de rompre le silence pour solliciter de nouveau l’attention du gouvernement sur votre condition de vie de retraités que vous êtes. Pourquoi cette requête?

Commandant Sékou Sagno : La motivation a été très simple. C’était de saisir l’occasion d’informer l’opinion nationale et internationale sur le mobile de la création de notre syndicat, le syndicat national des militaires retraités et veuves de Guinée, ses objectifs et les démarches à suivre et déjà les démarches que nous avons suivies, et jusque là où nous sommes arrivés. C’est pourquoi nous avons fait cette sortie  devant la presse.

Aujourd’hui que revendiquez-vous au juste ?

Nous revendiquons toujours des choses liées à l’amélioration de notre condition de vie. On a fait une plate forme qui n’est jamais encore satisfaite. On a dressé sept points, qu’on a déjà présentés à la presse, à la primature. On présenté un huitième point que nous allons porter à la connaissance de l’opinion.

Avez-vous donc rencontré le Premier ministre ?

On a rencontré le Premier ministre deux fois. La première fois c’était avec le Premier ministre lui-même, c’était pour s’enquérir suite à ça, il a constitué une commission qui devait travailler parallèlement. Cette fois-ci notre obstacle qui est cette affaire du syndicat des militaires retraités, pour l’autorité ce n’est pas bon. Il faut changer que ça n’a jamais été fait, que les textes ne disent pas qu’il faut mettre un syndicat des militaires retraités en place. Donc il y’a eu la question de doctrine par rapport à cette question. Le Premier ministre a fait deux commissions, une commission juridique et une commission qui devait discuter sur la plate forme elle-même. Deux fois ça été la prolongation cette fois-ci la commission est dirigée par l’ancien ministre des Affaires étrangères monsieur Ibrahima Sylla qui est le médiateur de cette affaire et qui est l’un des conseillers du Premier ministre, alors la synthèse est là. C’est cette synthèse qui a été tirée de l’ensemble de l’entretien avec cette commission. La troisième fois, il s’est avéré que encore le Premier ministre lui-même, le ministre de la Défense nationale parce que tous ces cas que je suis en train de vous citer, il y’a toujours eu le ministre de la Défense, il y’a toujours eu l’Etat major général des armées. Il y’a toujours eu le personnel du cabinet de la Défense, il y’a même le haut commandement de la gendarmerie, qui ont assisté à ces rencontres.  Cette  dernière commission dont on  nous parle, nous ne la  reconnaissons pas, parce que ça ne résout pas nos problèmes.

Expliquez nous comment ça ne résout pas vos problèmes ?

Ça ne résout aucun de nos problèmes, vous pouvez même publier la lettre là, c’est la synthèse des travaux de la commission des points de revendication de la plate forme du syndicat national des militaires et veuves de Guinée.

Qu’est-ce qui  n’a pas été pris en compte  par exemple ?

Aucun point n’a  été pris en compte.

Quels sont les points que vous voulez qu’on prenne en compte ?

Nous voulons avoir un secrétariat d’Etat, ça c’est obligatoire dans tous les pays du monde entier y’en a. Si on n’a pas un secrétariat d’Etat qui va s’occuper de notre sort, actuellement les retraités sont sans ministère. C’est la Défense qui fait les actes des retraités et c’est les Finances qui font les actes de payement de la pension. Après ça c’est fini, vous n’êtes ni à la Défense, ni au ministère de l’Economie et des finances. A l’image de tous les pays du monde entier et en faveur de la démocratie en République de Guinée on aurait souhaité maintenant qu’il y’ait un secrétariat d’Etat qui va s’occuper de tous ces problèmes, ça n’a pas été dit le médiateur nous a fait comprendre que ça c’est à l’initiative du Chef de l’Etat. C’est pas normal, mais dans ces commentaires il n’a pas dit ce qu’il fallait dire. Parce qu’il a dit que d’abord il ne peut pas répondre à la place du chef de l’Etat. Il nous a dit que pour créer ce poste ministériel il faut beaucoup d’argent et qu’actuellement la Guinée est confrontée au problème d’Ebola. Selon lui, la Guinée a tellement dépensé qu’on ne peut pas créer un ministère maintenant là pour nous satisfaire. Mais que néanmoins la question appartient à l’autorité qui est investie de tous ses droits. Les autres points aussi portent sur la perception des mesures d’accompagnement ; c’est ça le gros problème.

Comment il est gros un problème ?

Ce problème n’a jamais était résolu, on avait dit quatre mois et pratiquement nous avons reçu que trois mois et mon bulletin est là, il reste un mois. Ce qui est intéressant, c’est qu’à la veille de la retraite, les autorités même au plus haut niveau, le Chef de l’Etat, ils sont passés devant la presse partout le ministre délégué à la Défense, l’Etat major dans toutes les garnisons militaires, ils ont dit on va vous payer quatre mois, la communauté internationale va appuyer la Guinée pour des mesures d’accompagnement et qu’ils vont nous faire ouvrir des comptes à la banque, la banque qui a été indiquée c’était la BADAM. C’est le chef d’Etat major des armées qui a dit au rassemblement au camp Alpha Yaya Diallo, le défunt Kèlèfa Diallo.

BADAM qui n’existe plus là ?

Qui n’existe plus là mais nous sommes en 2011 en ce moment, elle existait en ce moment. Ils ont dit de faire la photocopie de nos bulletins et de déposer au niveau du commandement, le commandement va faire des démarches pour ouvrir nos comptes et suivre nos mesures d’accompagnement. Il a dit pour l’occasion que ceux qui voudront faire de l’agriculture, les affaires évidemment ils sont directement à la banque. Mais ce qui est un peu étonnant, les mesures d’accompagnement dont ils parlent pour un commandant, il a dit 6 millions GNF. Mais calculez à la base des soldes, c’est à dire que l’indice guinéen  a été pris pour faire le calcul de ces mesures d’accompagnement. Lors de notre rencontre avec le médiateur, j’ai posé la question de savoir est-ce qu’en réalité le président de la République peut dire aux militaires d’ouvrir les comptes à cause de 6 millions de francs guinéens, pratiquement ce n’est pas possible si vous voulez faire les affaires à l’internationale, ou si vous voulez faire de l’agriculture votre argent sera viré à la BABAM à  cause de 6 millions de francs guinéens, j’ai dit que ce n’est pas possible. De deux, j’ai dit que le président de la République même s’il ment est déjà vrai. Même s’il se trompe aussi est déjà vrai. L’autorité c’est ça parole s’il a dit devant les hommes et ceci et cela il faut qu’il le fasse. Sinon les gens sont attirés par ça, ça fait les motifs des agitations. Donc, pour ces mesures d’accompagnement jusqu’à présent il n’y a pas eu de solution. Pour se débarrasser, ils ont dit on reconnait un mois, il y a eu cela, il y’a eu ceci on va poser les mêmes problèmes à l’autorité. Notre secrétaire général a fait sa déclaration l’entretien entre lui et le chef de l’Etat, il a persisté que ces quatre mois il n’a reçu que trois mois donc ce point de mesure d’accompagnement c’est là où ça sauf parce que le PNUD et l’Union européenne ne peuvent pas envoyer de l’argent donné aux militaires à base d’indice de solde, ils ne connaissent pas ça au temps du président Lansana Conté vous avez suivi les militaires étaient dans les rues pour une certaine demande de bulletin rouge, ils ont manifesté partout mais pour faire taire il a fait un payement spécial, la bonification que tout le monde a eue, ce bulletin c’est différent donc du soldat de deuxième classe jusqu’au général chacun a eu le même montant 7 millions si les mesures d’accompagnement sont venues et on a calculé ça à base de solde de l’armée guinéenne, or on oublie que dans le budget l’exercice d’un budget couvre une année entière et en Guinée le budget est voté de novembre à novembre. Nous sommes mis à la retraite en 2011, ce que le budget de 2011 a pris en charge notre traitement de 2011, parce que c’est voter en 2010. Quand la communauté internationale intervient elle intervient autrement mais pas avec l’argent des Guinéens si on nous a payés avec l’argent des Guinéens. C’est que c’est notre argent c’est l’argent de notre travail c’est ce qu’on a travaillé, ça c’est le fruit de notre travail. Quand-ils on fait cette annonce, c’était le 31 décembre un samedi, d’autres mêmes étaient de garde, les militaires ont travaillé jusqu’au 31 décembre, dans le règlement militaire, dès qu’il ya modalité de retraite toutes les conditions sont données par le ministère de la Défense nationale quand-on dit en article un, les intéressés sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Ils précisent au niveau de l’article 2 que les intéressés bénéficient  d’un congé libérable de 6 mois avec solde et accessoires de solde mais le décret qui nous a mis à la retraite n’a pas fait cas de ça. Je montrerai de toutes ces erreurs commises, à la primature on a ajouté ça ils sont d’accord, le congé libérable de 6 mois on a ajouté en 8 huitième point. Ça c’est la situation des mesures d’accompagnement. L’augmentation et l’amélioration des pensions quand le problème a été posé le médiateur a dit que le président de la République a dit qu’il n’a pas d’argent. Vous voyez c’est malheureux les gens qui sont payé à 80 000 nfg avec la conjoncture actuelle si on augmente de 200% qu’est-ce que ça va faire. Par exemple quelqu’un qui est payé à 120 000 nfg, si l’on augmentait sa pension de 200% il va gagner 360 000 nfg même aujourd’hui là les 360 000 nfg et ce sont des gens qui se sont battus pour le payer. Beaucoup sont morts, leurs épouses sont là ils ne peuvent plus aller à l’école parce qu’il n’y a pas d’argent. Même si c’est dans une école publique il y‘a des frais à payer. J’ai donné cet exemple au médiateur, il n’a pas considéré, il nous a dit que s’il faut augmenter la solde pour 10 personnes que l’Etat peut avoir ça mais que pour 2 000 non que l’Etat ne peut pas avoir. Le médiateur se trompe, il oublie pour que l’Etat gagne sur un champ de bataille il faut qu’il engage plus de 30 000 soldats, et dans ces 30 000 soldats, il faut accepter qu’il y’ait au moins 10 à 20 000 tués. Nous sommes en train de lutter pour ceci, je lui ai dit que si on parle de démocratie, alors qu’il est ancien certainement il a du faire le camp du camp Kwamè Nkrumah pour le service militaire au temps du  président Ahmed Sékou Touré vous connaissez l’armée, si on parle de démocratie de liberté c’est grâce aux gens qui se sont battus. La condition de la France était que l’Afrique arrive à libérer la France de l’engagement de la seconde guerre mondiale pour faire son choix sur l’indépendance quand l’Afrique a libéré la France De Gaulle a dit on va faire un référendum ceux qu’ils veulent maintenant avoir leur indépendance, ils n’ont qu’à choisir sinon on ne peut se débarrasser d’un joug colonial sans pagaille ; mais s’il n’y a pas eu pagaille en Guinée c’est parce que ces anciens combattants, ces hommes là qui ont été pris par la force dans nos villages, qui sont allés libérer la France, ce sont des choses qu’on a dites mais ils n’ont pas compris. Ils sont sur leurs positions. Le quatrième point le payement de la passion de redressement des veuves, il y a eu un décret vous savez que tous les militaires étaient payés dans les communes avant et normalement c’est dans les communes qu’ils doivent être payés parce qu’ils ne sont plus militaires, ils sont en cessation complète avec l’armée. Dadis avait une stratégie qu’il a mise en place, puisque nos ex compagnons d’armes qui sont dans les communes quand ils vont-ils prendre leurs pensions ils arrêtent sous la pluie et le soleil sans avoir leur pension, on va essayer de leur faire venir au camp pour faire le payement. Voilà la raison qui a fait que le décret 009 a été pris par le chef de l’Etat Dadis pour envoyer les militaires retraités au camp. On a dit les militaires et les veuves, la pension de retraite qu’on paie déjà au camp mais la pension de réversion, on a laissé ça dans les communes. Je vous en prie que le jour de la paie, en tant que journaliste faite un tour dans les communes vous allez demander aux pensionnaires les difficultés qu’elles ont on a dit d’appliquer ça, ils ont dit que bon ça c’est une commission interministérielle, qu’ils vont mettre en place pour régler ce problème, ça aussi, c’est la nomination des comptables payeurs, c’est avant-hier que Kérouané a été payé nous sommes le 22 mars aujourd’hui; c’est le 20 mars que Kérouané a été payé un seul comptable qui quitte Kankan pour toute la région de Kankan, d’abord il paye Kankan même après il va payer Mandiana, il se retourne il va payer toutes les préfectures qui sont liées à Kankan, vous avez vu c’est dangereux même pour la sécurité du comptable et de l’argent. Parce qu’on peut lui couper la route s’il est reconnu comme tel ; avec les sacs d’argent, on peut lui faire du mal. Ça c’est un, de deux ce qui est beaucoup souffrant quand il vient à Kérouané par exemple tous les retraités ne sont pas au centre de Kérouané, ils sont éparpillés dans les sous-préfectures, celui qui ne quitte pas la sous-préfecture pour venir prendre sa pension, dès qu’il arrive que le comptable est parti il faut qu’il attend en le tour prochain voilà pourquoi on a demandé qu’il y’ait une nomination ils ont dit que ça  c’est impossible, que parce que ça va encore coûter trop à l’Etat ; nommer les comptables par préfecture ça va coûter trop à l’Etat, je lui ai dit que c’est à cause de ça que nous voulons qu’il y ait un secrétariat d’Etat, dès qu’il y a un secrétariat d’Etat dès qu’il y’a, il va mettre dans les préfectures sa direction préfectoral les pension des retraités ; je crois que la solution va être trouvée, ils ont dit non il ne faut pas nous envoyer en arrière, ça coûte cher à l’Etat, tout ce qu’on a dit ça coûte cher à l’Etat. Le payement à temps des comptables militaires même à Conakry ici nous même on a été payés quand. Nous voulons être payés comme les autres fonctionnaires de l‘administration, nous sommes dans un marché local c’est pendant la paie que les gens règlent tous au marché mais après la paie, tout est devenu encore cailloux si en faveur de l’ensemble on est payés, tous les problèmes vont être réglés. Ils ont dit que ça c’est à  examiner. Les payements des médailles et primes, vous avez dans l’armée on est lié à ça quand vous partez en guerre il y’a des blessés, il y’a des gens mutilés, certains sont traumatisés, il faut payer mais aujourd’hui les gens ne sont pas payés. C’est-à-dire que les gens considèrent que la Guinée est au dessus des autres nations du monde, surtout par rapport à la question militaire, on dit que ça c’est trop chère mais quand les gens sont entrain de se battre pour le pays à l’étranger ça ce n’est pas cher. Quand les gens sont en train de mourir leurs enfants, sont derrière eux ça ce n’est pas cher. Mais régler leurs petits montant là 50 000 ngf maximum 100 000 ngf et par trimestre pour ces médailles et consort. On dit que non la Guinée n’a pas d’argent et le huitième point qu’on crée c’est le 6 mois du congé libéral, ça, ça été accepté on a combattu avec beaucoup de papiers pour ça. Il a dit qu’il va soumettre ça au chef de l’Etat. Voilà où  nous s’en sommes maintenant pour les démarches ; pour la doctrine ils nous ont-ils nous dit que dans l’armée même quand tu es retraité, tu n’as pas droit à créer  même un syndicat. Suis parti avec des documents. Qu’est-ce que la constitution dit : dans titre 15, les forces de défense et de sécurité : article 144 : la loi fixe l’organisation et le fonctionnement des forces de défense et de sécurité, ce statut militaire de carrière qu’est-ce qu’il dit : cessation de l’Etat des militaires, ça dire qu’on va vers la retraite. Paragraphe 4 : la non activité, c’est-à-dire on a cessé directement avec l’armée, on dit dans l’article 75 : elle est prononcé par l’arrêté du ministre de la défense les non officiers et les officiers subalternes ; décret du président de la République pour les officiers généraux dans cette position de non activité le militaire de carrière jouit de tous les  droits reconnus aux citoyens. On ne peut pas nous dire qu’on ne peut pas créer un syndicat, nous sommes plus en activité et nous sommes citoyens guinéens. Si l’on nous interdit encore le droit de citoyen on ne sait pas comment nous, on va devenir dans l’armée on a pas eu le temps de vivre avec nos familles, à la retraite encore on ne peut pas faire nos droits civiques ; ça c’est difficile la retraite est la position définitive du militaire de carrière, rendu à la vie civile et mis à la disposition du code des pensions civiles et militaires et militaires de retraites et d’invalidité ; nous sommes plus dans l’armée mais le ministre fait un arrêté du 1er septembre 2014. Le militaire dans les rangs, le militaire retraité ne doit pas fait le syndicat. Pendant qu’il y‘a deux qui ont déjà créé leurs partis politiques. Qu’est-ce qui est plus grave même c’est le syndicat qui est grave ou bien c’est le parti politique qui est grave, parce que le parti politique lui veut la place du chef de l’Etat. Mais nous nous voulons qu’on prenne en compte nos petits droits quand c’est réglé, c’est fini pas de problème.

Entretien réalisé par Richard Tamonè in Le Démocrate

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