Censure

Crise politique, « OPA » sur l’UGDD et présidentielle: Les vérités de Georges Gandhi

Dans cet  entretien accordé à notre reporter, le président  du parti de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD), Georges Gandhi Faraguet Tounkara définit la position de son parti dans la crise  sociopolitique que connait le pays. Il donne aussi les raisons qui l’ont conduit à quitter l’UDS au profit de l’UGDD, dans des conditions qui ne sont pas du tout d’ordre pécuniaire, selon lui.

Vous venez d’être porté à la tête de l’UGDD, une jeune formation politique qui cherche à s’affirmer sur l’échiquier politique. Les défis s’annoncent immenses pour forger un statut de grand parti à l’UGDD. Et cela vous incombe dorénavant. Comment comptez-vous vous y prendre?

Georges Gandhi Faraguet Tounkara : Notre pédagogie sera simple. Elle consistera à travailler à la base parce que l’UGDD a pour vocation le développement de la démocratie participative. Nous venons à partir de la base pour construire et consolider des bases solides du parti. Nous voulons fondamentalement que les élections communales se tiennent après les présidentielles. Car aujourd’hui on ne peut pas construire un édifice sans une base et la représentativité locale et celle à la base  et après cela bâtir l’extrémité du sommet de la Présidence de la République. Notre technique consistera à faire un travail de base par la sensibilisation; l’information et aussi par la formation des militants mais aussi du peuple de Guinée pour lui définir notre programme et lui montrer que notre stratégie n’est pas ethnocentriste mais elle est nationale.

Quand entendez-vous partir à la pêche des électeurs, vu que vous êtes candidat à la prochaine présidentielle ?

Mais nous avons déjà commencé notre conquête des voix  du peuple. Nous avons commencé dès après  le congrès sur le chemin de retour, nous sommes allés pratiquement dans toutes les préfectures et sous-préfectures traversées. Nous avons rencontré les militants (es) du parti et nous leur avons donné les directives et aujourd’hui nous allons dans ce sens là. Nous sommes déjà sur le terrain, la campagne n’est pas ouverte mais pour l’instant nous sommes  dans une dynamique de prise de contact avec les populations.

Dans un environnement marqué par le régionalisme voire l’ethnocentrisme qui constitue une tare de la politique guinéenne, peut-on dire que N’Zérékoré constitue votre base politique ?

Oui on pourrait le dire mais ça pourrait aussi ne pas être suffisant parce que tout simplement N’Zérékoré a été choisi comme le lieu où seront investis  les candidats à la présidence de la République du parti. Que ce soit un soussou, malinké, peulh, etc…, cela n’est pas étrange lorsqu’on sait que les grands partis comme ceux américains,  Temple pour le parti démocrate et Denver pour le parti républicain. Notre expansion sur le pays  se fait progressivement et personnellement.  Je suis un résumé de la Guinée, je suis né en  Guinée forestière. Ma grand-mère est de  Faranah. Ma mère est de la Basse guinée et mon épouse vient de la Moyenne guinée.  A cause de ce brassage, je ne peux qu’être juste. Si la Guinée forestière est touchée également, c’est de même pour  la basse, moyenne et haute guinée. Cela voudrait dire donc que l’UGDD  va s’inscrire dans une dynamique nationale  pour l’union des Guinéens comme le nom du parti le dit (l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement).

Que répondez-vous à ceux qui disent que votre avènement à  la tête de l’UGDD a  été le fruit d’un deal, une sorte d’OPA ?

Pas du tout. Vous savez l’UDGG est un parti vous pouvez le constater légalement constitué et respectueux des statuts et règlements du parti. C’est l’un des rares partis qui a tenu son congrès après 5 ans d’existence comme veulent les statuts et règlements du parti. L’UGDD a par la même occasion accepté de faire l’alternance avec le départ de l’ex-président M. Haba. L’UDGG a montré sa capacité de fonctionnement concernant les institutions et statuts soient respectés à la lettre ; ce qui veut dire, il ne doit pas y avoir d’OPA ou de deal au sein de l’UDGG. Autrement, la particularité de ce parti c’est qu’il n’ya pas  de négligence de militant. Tout militant qui vient, s’il est capable on le met à la place qu’il lui faut. Donc, rassurez-vous il n’y a pas eu de deal c’est par conviction que j’ai adhéré à l’UGDD. Et c’est par conviction que  je vais mener les idéaux de l’UGDD.

Un parti de la place vous a pourtant  présenté à une élection communale. Quelles sont les raisons de votre départ de ce parti pour adhérer à l’UDGG ?

Tout à fait. C’est le parti de l’Union pour la démocratie et la solidarité (UDS),  un parti qui m’avait choisi après la mort de son président du nom d’Aly Camara, communément appelé  Aly  gbéli. Un parti fondé en  1992. Lorsqu’il est décédé, j’ai pris la tête de ce parti que j’ai confié à mon tour à un certain Barry Ibrahima. Donc, je ne suis pas du tout un transfuge, j’ai fait un pas qualitatif et je suis venu à l’UGDD volontairement  alors que j’aurais pu me retourner à l’UDS mais aujourd’hui  les visions de l’UDS ne correspondent plus aux miennes.

Maintenant, nous allons conclure par l’atmosphère politique qui règne en Guinée, avec la série de  manifestation prévue par  l’opposition. Quelle est la position de l’UGDD face à cela?

L’UGDD appartient à l’opposition républicaine. Elle soutient les manifestations de l’opposition dans le cadre d’appeler le gouvernement à revenir sur la constitution, de faire changer l’ordre des élections. L’UGDD opte pour une démocratie participative c’est pour cela elle tient  que les communales se tiennent après les présidentielles. Nous interpellons les chefs religieux, les sages à dire au pouvoir de nous épargner d’une querelle qui n’en vaut pas la peine, nous savons et nous sommes convaincus que les élections communales doivent se tenir avant les présidentielles notamment pendant le mois de juin. Nous savons que la CENI est prête, c’est elle qui a dit, nous savons que la CENI était dans la dynamique d’organiser des communales. C’est la vice-présidente qui l’a dit dans une interview alors pourquoi finalement avoir changé la donne à Kindia et nous voulons que le pouvoir sache que nous n’avons aucun intérêt à perturber le pays. Tout ce que nous demandons est un droit, lorsque les élus du peuple sortent pour réclamer un droit, il faut qu’on en tienne compte et malheureusement ces manifestations se font avec beaucoup de morts d’hommes  que nous déplorons et nous espérons donc que les réactions peuvent se faire du côté du pouvoir lors de ces manifestations.

 Interview réalisée par Alsény Fadiga (L’Indépendant)

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