Censure

Dr Ibrahima Sory Diallo de l’opposition fait le bilan de la dernière manif de l’opposition à Conakry

Docteur Ibrahima Sory Diallo, président du BOC (Bloc de l’opposition constructive), et président du comité national d’organisation des manifestations  de l’opposition républicaine dresse le bilan de la marche du 16 août dernier, dans cet entretien accordé à notre reporter. Notre reporter annonce que l’opposition saisira la justice, pour se constituer partie civile, dans l’affaire de l’assassinat de Thierno Hamidou Diallo.

Quelle bilan dressez-vous de la manifestation du 16 août ?

Dr Ibrahima Sory Diallo : Bon, il faut noter que c’est une manifestation qui a réussi à 100 pour 100. Alors qu’on a pu enregistrer des dégâts humains, après la manifestation sur le site de Bambéto. Il faut noter que c’est une chose qu’on a déploré. Parce que c’est une unité isolée qui est venue semer des troubles au sein de la population riveraine de Bambéto. En s’opposant au reste des marcheurs qui devaient rentrer tranquillement chez eux. Ce qui a fait que nous avons assisté à cette tragédie qui a occasionné la mort d’une personne qui n’était même pas parmi les marcheurs. Il faut noter également qu’il y a eu la mort d’une autre femme qui a succombé à ses douleurs. Cette dernière ce n’était pas par balle. Mais le premier c’est par balle. On a déploré le comportement de la police qui a agi sans l’avis de leurs responsables hiérarchiques, parce que j’étais sur le terrain, je discutais avec celui-là qui coordonnait le CMIS de Bambéto, qui n’a pas voulu obtempérer, à ce qu’on voulait lui dire. Et pourtant il faisait partie des autorités qui étaient à l’entretien préalable pour la marche pacifique au gouvernorat de la ville de Conakry. Donc ce qui a fait mal, c’est que ce monsieur n’a pas voulu agir à temps, pour écouter le responsable du  comité d’organisation pour qu’on puisse éviter le pire, mais c’est arrivé. Moi-même j’étais sur le terrain quand des occupants de la voiture Pickup de la police sont venus tirer sur la population. J’étais là, ce n’est pas quelqu’un qui me l’a dit. J’y étais, c’est pour vous dire que ce qui s’est passé là est grave. Ils sont venus dans une voiture  pendant que les autres qui étaient là, ils barricadaient la route, et n’avaient pas  utilisé des armes mais, il faut le dire, c’est quand ceux-là qui étaient venus dans la voiture Pickup que les coups de feu ont commencé à retentir.

Donc c’est pour dire que c’est une action isolée qui s’est produite au niveau de Bambéto. Les personnes qui ont commis l’acte, moi je ne peux que les considérer comme étant des barbares, parce que c’est des personnes qui ont agi hors consigne. Si un agent agit hors consigne, il va répondre de ses actes.

Docteur, qu’est-ce que vous comptez faire suite à l’assassinat d’un jeune en marge de la manifestation?

Bon, on s’est retrouvé avec les autorités compétentes au cours d’une réunion afin de tirer les leçons de l’incident, c’est-à-dire nous avons tiré des leçons au gouvernorat. Ils ont reconnu que vraiment, il y a eu usage d’arme, ça c’est une première en Guinée et la personne qui a agi aurait été arrêtée par la même corporation. Donc nous comptons nous constituer en partie civile.

Il y a moi, Docteur Faya, Abdoulaye Kourouma du parti RRD. Donc Docteur Faya, Docteur Diallo et Abdoulaye. Nous les signataires, c’est-à-dire de la lettre d’information. Nous allons nous constituer en parti civile pour que le jugement soit effectué auprès des tribunaux compétents. Donc ce qu’il faut retenir, on ne va pas laisser passer l’acte qui s’est passé à Bambeto. Je suis sûr que même les autorités concernées se sont levées, elles sont en train de faire tout pour que lumière soit faite sur ce qui s’est passé. Nous les félicitons parce qu’elles ont quand même fait leur rôle. C’est tout ce qu’on attendait d’eux du côté organisationnel. Il faut rappeler qu’on a très bien organisé cette manifestation, dans la joie, dans la convivialité avec les autorités compétentes, c’est-à-dire les forces de l’ordre. On s’entendait jusqu’à la dernière minute. C’est du fait qu’elles ont barré la route qui a entrainé ce dégât.

Donc l’unité qui était à Bambéto doit être poursuivie, et doit être jugée. Raison pour laquelle j’ai félicité l’action des autorités à ce niveau, le fait d’avoir pris toutes les dispositions utiles, pour faire la lumière autour de ce qui s’est passé. Donc si vous me posez la question de vous dire ce qu’on va faire, voilà en résumé ce que nous comptons faire. Vous savez en matière judiciaire on ne se presse pas. Nous suivons d’abord la limite des autorités compétentes jusqu’où elles vont aller. On voit qu’elles sont en train de trainer les pas, nous on va bondir sur le dossier. Mais nous pensons que jusque-là, elles sont en train de bien faire et nous les attendons dans les jours qui vont suivre pour qu’elles puissent nous présenter un résultat par rapport à leurs enquêtes.

Certains leaders politiques, à l’appel de leur coordination sont en train de se solidariser avec la mouvance présidentielle. Est-ce que cela ne risque-t-il pas de porter un coup à vos actions?

Ces leaders-là se sont des individus qui sont en train de se solidariser avec la mouvance présidentielle. C’est des leaders qui n’ont pas leur propre famille derrière eux pour les accompagner dans une manifestation. Si ces gens-là se solidarisent avec la mouvance, cela ne nous dit rien absolument. Ça ne nous fait ni chaud ni froid, ils sont libres. Retenez qu’il y a des principaux leaders en Guinée, si ceux-ci ne sont pas touchés, rien ne va changer sur la position de l’opposition républicaine.

A quand la prochaine manifestation ?

Nous avons jugé nécessaire d’attendre que nos pèlerins partent à la Mecque pour qu’on puisse reprendre nos manifestations. Parce qu’il faut leur donner l’occasion de bien préparer leur départ, parce qu’on a fait deux ans sans aller à la Mecque. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de suspendre jusqu’à leur départ.

Entretien réalisé par Alpha Amadou Diallo             

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