Censure

En 2015, 2.629 guinéens sont arrivés en Italie de manière irrégulière ; en 2016, ils étaient 13.342

La Ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, Makalé Camara a présidé l’ouverture de l’atelier de validation du profit migratoire de la Guinée en présence de Madame N’Diaye Fatou DIALLO, Chef de mission de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) et du représentant du directeur de l’Institut National des Statistiques (INS) Monsieur Mamadou Camara. L’objectif de cet atelier était de procéder à la validation du document du profil migratoire de la République de Guinée.

L’élaboration de ce profil migratoire est conjointement financée par l’Union Européenne et la CEDEAO dans le cadre d’un projet régional de soutien à la libre circulation des personnes et de leurs biens en Afrique de l’ouest dans lequel l’OIM et ses partenaires apportent un appui au processus d’élaboration du profil migratoire de six pays dont la Guinée, le Benin, la Gambie, le Mali, la Sierra Léone et le Libéria

Pour Madame N’Diaye Fatou DIALLO, la Guinée a longtemps accueilli des centaines, voire de milliers de déplacés en provenance des pays voisins, jadis, au centre de conflits violents, environ 650.000 déplacés libériens et Sierra Léonais étaient venus se réfugier en guinée et à la même période, environ 320.000 Guinéens se déplacèrent à l’intérieur du pays après avoir été touchés par ces mêmes conflits qui avaient débordé les frontières du coté guinéen. Ces mouvements migratoires de l’intérieur du pays se sont accentués pendant la présence de la maladie à virus Ebola en Guinée dont 6.700 entre 2009 et 2013. Elle rappelle que de nos jours, la Guinée continue d’accueillir de nombreux ressortissants de l’espace CEDEAO. Ces derniers s’orientent principalement vers la haute-Guinée, une enquête réalisée au sein de la CEDEAO montre que 84% des flux migratoires en Afrique de l’ouest ont pour destination un autre pays de la sous-région, un chiffre sept fois plus élevé que celui des flux vers les autres régions du globe où alors entre 80 et 90 % de la mobilité en Afrique de l’Ouest se passe dans la région Ouest Africaine.

De même, on constate depuis quelques temps des départs massifs de jeunes filles et de garçons vers les pays de la CEDEAO et vers les pays de l’Occident. Ainsi environs 13.342 guinéens sont arrivés sur le sol Italien pour l’année 2016 contre 2.629 en 2015, comme le montre les statistiques susmentionnées. Cela dénote la nécessité pour la guinée de se doter du profil migratoire, car c’est un outil important pour contribuer de manière aisée et efficace à la gestion de la migration dans toutes ses dimensions.

L’importance de ce profil permettra d’avoir dans un document une situation migratoire d’un pays préparé en consultation avec différents acteurs concernés par la migration et contient les informations comparables au niveau international et constituera un outil très pertinent au niveau national, car une fois amendé et validé par les cadres des différents ministères concernés par la migration en Guinée, ce profil servira d’outil clé pour permettre d’avoir une accumulation d’informations pour l’analyse des tendances migratoires, éclairer les parties prenantes et renforcer la prise en compte de la migration dans les politiques publiques.

Par ailleurs, la politique nationale de migration pour la Guinée sera fondée sur des données et des informations fiables et récentes grâce à l’existence du profil migratoire qui donnera un aperçu de priorité pour les actions de l’Etat et permettra également de mettre un lien entre la migration et le développement d’un pays. L’OIM a une large expérience dans l’élaboration du profil migratoire dont plus de 50 documents politiques migratoires et de profil migratoire ont été élaborés dont 17 en Afrique.

Pour terminer, elle réitère que cet outil constituera pour la Guinée un document de référence pour la gestion de sa migration sur son territoire ainsi que dans l’espace CEDEAO et pourra s’appuyer dorénavant pour contribuer de manière significative et maximiser le potentiel de son développement lié à la libre circulation des personnes et la migration en Afrique de l’ouest.

Après l’intervention de la Chef de mission de l’OIM, Mamadou Camara représentant du directeur de l’Institut National des Statistiques s’est également prononcé sur l’élaboration du profil migratoire de la Guinée qui est lié a un contexte mature par l’engagement de la communauté internationale en faveur du développement durable. Cet engagement se traduit selon lui, par l’adoption de 17 objectifs en faveur du développement durable dont 169 cibles et 239 administrateurs pour mieux gérer et évaluer les performances des politiques, des stratégies nationales à mettre en œuvre d’ici 2030. L’institut national de la statistique est en train d’élaborer avec l’appui du gouvernement guinéen et ses partenaires, un outils privilégié pour permettre la production en quantité et en qualité des informations statistiques fiables en matière de migration et permettra de garantir la disponibilité des statistiques fiables après un recensement de la population générale.

Enfin Madame la Ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger Makalé Camara s’est à son tour prononcé sur le sujet du jour. Dans son allocution, elle a rappelé qu’en Afrique de l’ouest les migrations font partie de l’histoire, selon elle une étude réalisée en mars 2015 au sein des pays de la CEDEAO montre qu’environ 80 % des flux migratoires se concentrent au sein de cette région ce qui contribue au renforcement d’ailleurs de notre sous-régions. Depuis quelques années cependant, la Guinée est confrontée à un accroissement de flux migratoires irréguliers via l’Afrique du nord et la méditerranée dont les conséquences affectent toutes les parties, qu’ils s’agissent des migrants eux même, de leurs pays respectifs, les pays de transits mais aussi les pays de destination. C’est cette complexité du phénomène migratoire dans sa dimension régionale et sous-régionale ainsi que dans sa dimension politique, socio-politique et diplomatique que nous nous trouvons a-t-elle indiqué. Plus loin, elle a notamment rappelé que les jeunes guinéens sont chaque fois victimes de naufrage en haute mer au cours de la traversée mais aussi de maltraitances physiques, psychologiques et morales.Ils sont également victimeS de refoulement forcé aux frontières, de détention préventive, de crime perpétré sans suite judiciaire et également dans cette situation, les femmes et les enfants en font partie. En 2015, 2.629 guinéens sont arrivés en Italie de manière irrégulière, en 2016 ils étaient déjà 13.342 sur le même sol et en 2017 les même tendances ont été enregistrées.

Elle termine par rappeler que l’OIM en collaboration avec le gouvernement Guinéen a procédé au rapatriement volontaire de 2.337 personnes en république de Guinée en 2016 et de plus de 1.220 au début de l’année 2017. Face à cette situation le gouvernement guinéen et ses partenaires techniques notamment l’OIM, la CEDEAO et l’Union Européenne ont examiné des prises de solutions en vue de formuler des réponses urgentes, à ce sujet il est important de noter les recommandations des différents sommets au niveau régional et mondial qui ont suggéré à nos pays de se doter d’une politique nationale migratoire sur la base de leur contribution. Pour la guinée il s’agit de procéder à l’élaboration et à la validation du profil migratoire qui permettra d’avoir en un seul document l’état des lieux, l’analyse des connaissances des données et des acteurs liés aux questions migratoires.

La Cellule de Communication du Gouvernement

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