Censure

Féguifoot/ Le scandale de l’audit d’Antonio Souaré

Dès l’abord, www.guinee7.com avait dénoncé les conditions de réalisation de ‘‘l’audit’’ d’Antonio Souaré. L’histoire tend à nous donner raison…

Le rapport publié au forceps dans la presse hier, ne donne pas une belle image au cabinet Auditeurs Associés en Afrique dont le patron, Mory Cissé, était jusque-là respecté dans le milieu. Depuis la publication de ce rapport, nous tentons en vain de l’avoir. Pendant deux jours, la réponse de celle qui reçoit au téléphone est toujours la même ou presque : ‘‘Monsieur Cissé est en pause ; rappelez plus tard ; je ne suis pas habilitée à vous répondre’’, et patati et patata.

Il est évident que le cabinet aura du mal à défendre un audit à sens unique. ‘‘Nous avons besoin de la part de vérité des auditeurs. Cette part doit être rapprochée à la situation normale. Sinon, c’est un audit à sens unique. La version de l’audité doit être comparée aux règles, aux principes, s’il y a conformité ou pas, on tire la conclusion’’, nous enseigne M. Condé, auditeur.

Ces travaux ne constituent ni un audit, ni un examen limité au sens des normes d’audit internationales définies par l’IFAC

C’est ce b.a.-ba qui a manqué au rapport de M. Cissé qui semble avoir pipé les dés en disant lui-même dans son rapport que ‘‘Ces procédures décrites dans notre lettre de mission et dans le rapport ci-dessous sont uniquement destinées au Président de la Fédération Guinéenne de Football. Notre rapport ne saurait être affecté à un quelconque autre usage ou communiqué, en tout ou partie, à d’autres personnes que les destinataires indiqués précédemment, sans notre autorisation préalable. Ces travaux ne constituent ni un audit, ni un examen limité au sens des normes d’audit internationales définies par l’IFAC, et en conséquence, nous n’exprimerons pas d’opinion ou d’avis sur les comptes de la Fédération Guinéenne de Football’’.

Pire, ajoute, l’expert-comptable, ‘‘dans le cadre de la revue et l’analyse des ressources financières et matérielles, les limites de notre étude se situent au niveau de la non exhaustivité de la collecte des données au sein de la Fédération Guinéenne de Football. A titre illustratif, à la date de rédaction du présent projet de rapport, le service comptable ne nous a transmis aucun état financier couvrant les périodes fiscales (1er Janvier 2013 au 31 Décembre 2013, 1er Janvier 2014 au 31 Décembre 2014 et 1er Janvier 2015 au 31 Décembre 2015), une absence totale d’état de rapprochement bancaire, quasi inexistante d’état de gestion de la caisse y compris les Procès-verbaux d’inventaire de caisse. Par ailleurs, les états financiers présentés dans notre rapport qui ne remplacent pas les états de la FGF ont été reconstitués par nos soins pour nos besoins d’analyse se rapportant à la présente mission (ressortir les faiblesses dans la gestion des ressources financières et matérielles de la Fédération Guinéenne de Football)’’ (Sic).

Autre chose, Antonio dans une vidéo qui fait le buzz, prise apparemment dans son centre de Yorokoguiya (par quelqu’un qui lui est très proche !) fait savoir que si l’un des accusés avait ‘‘collaboré’’ : ‘‘j’aurais vu les auditeurs, ils auraient écrit autrement’’ (Sic).

L’opinion victime de tentative de manipulations comprend dès maintenant pourquoi Antonio refusait de publier ce document qui ressemble à bien des égards à un rapport de police mal ficelé. Un scandale. Le comble est que le patron de la Féguifoot se retrouve dans la position de l’arroseur arrosé.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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