Censure

Grève des syndicats : Anarcho-syndicalisme en Guinée (opinion)

Amadou Diallo, leader du mouvement syndical

 

Le mouvement syndical guinéen entend mener une grève générale et illimitée à partir du 5 janvier 2015. De son côté, l’opposition annonce un meeting géant le 7 janvier 2015. Il ne s’agit pas d’une coïncidence de calendrier mais d’une stratégie apparemment arrêtée entre les syndicats et l’opposition pour perturber la dernière année du quinquennat du professeur Alpha Condé. Et pourquoi pas, inciter à une insurrection populaire à la sauce burkinabé même si les deux cas sont différents. On ne comprend pas en tout cas autrement ces revendications salariales qui relèvent de la pure irresponsabilité. Les syndicats exigent une hausse salariale de 300%, totalement impossible à réaliser par le gouvernement qui est confronté depuis la crise Ebola à une chute vertigineuse de toutes ses recettes combinées. Et cela, les syndicats le savent pertinemment.

Ses revendications arrivent au moment où la communauté internationale et les institutions financières acceptent de mettre la main à la poche pour soutenir la Guinée qui fait face à la crise hémorragique à virus Ebola. C’est là où réside l’irresponsabilité de nos syndicats car comment voulez-vous que la communauté internationale injecte de l’argent pour soutenir le pays face à la crise Ebola par des appuis budgétaires conséquents et que l’on prenne cette manne pour augmenter de 300% le salaire des travailleurs guinéens ? Si ce n’est pas de l’irresponsabilité, c’est que je suis le Pape. C’est pousser le bouchon trop loin et amener la communauté des bailleurs de fonds à stopper leurs appuis, ce qui ferait bien le jeu de l’opposition et de ces anarcho-syndicalisme. Car il ne s’agit ni plus ni moins que de l’anarcho-syndicalisme. On est là loin des revendications sérieuses dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

La preuve de la machination est établie quand l’opposition demande à ses militants de suivre et respecter la grève projetée des syndicalistes. La preuve par quatre que l’on est vraiment loin d’une simple revendication syndicale.

Au moment où le pays est en situation d’urgence sanitaire, au moment où le gouvernement se bat pour éviter à nos enfants une année blanche, voilà le triste spectacle offert par les syndicats et l’opposition : rendre le pays ingouvernable. Quant aux conséquences, on s’en bât l’œil et le moulin. C’est dommage et cela prouve que ceux qui aspirent à gouverner ce pays font peu cas du sort des malheureuses populations. Cette grève est totalement inappropriée du fait de ses conséquences désastreuses qui pourraient affecter les populations.

Abdourahmane Soumah

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