Censure

Hausse du prix du carburant / « Il faut remettre tout à plat et que l’État d’abord vérifie ce qui a été engrangé de 2014 à 2017 », dixit Lansana Kouyaté

Au cours de son intervention sur les ondes de la radio Lynx FM, dans l’émission « Œil de lynx », ce vendredi matin, le président du Parti de l’Espoir pour la Développement National (PEDN), Lansana Kouyaté, depuis la France, s’est prononcé sur la crise qui sévit en Guinée suite à la hausse du prix du carburant, la position du Premier ministre Kassory Fofana et le silence du Pr. Alpha Condé face à cette situation.

À l’entame de ses propos, Lansana Kouyaté a réitéré que les acteurs de la société civile guinéenne ont pleinement raison de protester contre l’augmentation du prix du carburant de 8.000 à 10.000 GNF. « Le Parti de l’Espoir pour la Développement National a déjà pris position en disant clairement que les Forces sociales de Guinée ont raison, parce que c’était un engagement de l’État, du patronat et de syndicats de maintenir les prix à un moment donné. Et passé décembre 2016, de revoir la situation au cas où les prix du brut sur le marché international augmentaient. Je crois qu’ils avaient fixé 57 dollars le baril et on en est aujourd’hui à 77 dollars. Mais la condition qui avait été fixée, c’était qu’il y aurait négociation entre les 3 parties et le prix serait arrêté avant 90 jours, je crois que c’était l’article 2 de l’accord. Est-ce que le gouvernement l’a respecté ? Il ne l’a pas accepté », a-t-il confié à nos confrères.

Pour ce candidat malheureux de la dernière élection présidentielle, « il faut que le gouvernement ait le courage d’expliquer au peuple de Guinée quelle est la structure des prix et quelle est la philosophie, d’ailleurs adoptée il y a longtemps, de faire des prix du carburant, des prix administrés, c’est-à-dire fixés par l’État… Je crois qu’il s’agit d’un programme de pédagogie d’abord. Que l’État puisse expliquer aux populations comment tous ces mécanismes-là marchent et que les gens comprennent. Chaque gouvernement est face à la même situation, mais quand tu as la pédagogie, c’est que tu as la volonté de faire comprendre au peuple la réalité ».

S’agissant de Don Kass, qui aurait dit qu’il ne pourra en aucun cas revenir sur le prix revendiqué par les syndicalistes et les acteurs de la société civile, Lansana Kouyaté estime que cela n’engage que le Premier ministre. Avant de déclarer : « Mais je crois d’ailleurs qu’il (Kassory, Ndlr) se donne un rôle vraiment volontariste, parce qu’il n’était pas Premier ministre au moment où le premier accord a été signé. Mais le connaissant, je suis certain qu’il reconnaîtra que le fait d’avoir augmenté sans consultation est une violation à l’accord qui a été signé en 2016 ».

Plus loin, le leader du PEDN s’est également exprimé sur le silence du président de la République, qui n’a jusque là presque pas été entendu concernant cette crise : « Il est peu entendu parce que ce dernier à des fusibles. Et on ne l’entendra que quand la situation sera hors de portée et il viendra maintenant pour faire comprendre aux gens qu’il est venu pour résoudre, alors que rien de tout ce qui s’est passé ne s’est fait sans sa volonté, quel que soit ce qu’il dit ».

Pour une solution de sortie de crise, Lansana Kouyaté estime « qu’il faut remettre tout à plat et que l’État d’abord vérifie ce qui a été engrangé, de 2014 à 2017, pour savoir si avec cela on peut maintenir le prix à 8.000 GNF. Et c’est ce qui doit être discuté pour faire comprendre aux forces sociales, ça c’est une première voie. Ensuite, il y a des entités qui, parfois, ne sont même pas guinéennes, ont une sorte de privilège sur les prix, il faut que les Guinéens le sachent… Ce sont notamment des sociétés minières, qui ne paient pas le même prix à la pompe que les Guinéens et on est dans un partenariat gagnant-gagnant. Si l’État a vraiment la volonté de régler ce problème, il doit baisser et faire payer à tout le monde le même prix, ça s’est vu dans d’autres pays… »

« Il est temps de reprendre systématiquement les différentes coupures que nous avons en circulation, il n’y a même plus de pièces qui circulent en Guinée, alors que ça fait partie de la panoplie monétaire de la Guinée », a-t-il ajouté.

Mohamed Kaba Soumah pour guinee7.com

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