Les arguments pour avoir les « papiers » en Europe sont comme des disques. Quand ils s’usent, ils sont inaudibles, anesthésiants. Il faut donc les changer. Les Guinéens ont pendant longtemps brandi les persécutions politiques, ethniques, pour avoir le sésame dans des pays où ces arguments ne semblent plus prendre. Il faut alors trouver autre chose : « je suis homosexuel persécuté dans mon pays. » Ils racontent des scènes de persécutions publiques méconnues du grand public et même de la presse locale.
Cette semaine, un certain Moussa, 28 ans, dit avoir fui la Guinée où son compagnon a été brûlé sous ses yeux. Arrivé à Nîmes en 2015, muni d’une autorisation de travail, il y a fait sa vie, a été bénévole à l’association Aides, a été un des animateurs de la Pégoulade 2017. Mais il n’a pas de papiers. Et depuis un mois, il est retenu au centre de rétention administrative. Il risque, du jour au lendemain, un retour aux frontières, direction la Guinée. Une chaine de solidarité s’est faite autour de lui.
Dans une chaine de télé française, deux autres se présentent comme persécutés en Guinée avec des scènes surréalistes. Voir leurs vidéos.
Aziz Sylla pour guinee7.com