Censure

L’activiste des droits de l’homme, Aliou Barry, très remonté après le report du procès du Général Nouhou Thiam et cie

Ce lundi, le procès du Général Nouhou Thiam, ancien chef d’état-major de l’armée guinéenne et le Commandant Sékou Resco Camara,  ancien gouverneur de la ville de Conakry, a été reporté. La cause en est que les présumés coupables étaient absents de la salle de l’audience. Aliou Barry, une des victimes ayant subi des tortures entre les deux tours de la présidentielle de 2010, président de l’Observatoire national de la démocratie et des droits de l’Homme (ONDDH), soutient qu’il n’est pas acceptable que des personnes qui sont sous contrôle judiciaire ne viennent pas à une audience sans une raison valable.

« Malheureusement, il n’y a pas eu de procès, parce que les accusés et leurs avocats ne se sont pas présentés. Si je n’étais pas en Guinée, j’allais dire que c’est une surprise, mais comme on est en Guinée, où il n’y a pas de justice, je dis non. Parce que je ne peux pas comprendre que des gens qui sont sous contrôle judiciaire, qui sont convoqués à une audience, ne se présentent pas. Le tribunal, à mon avis, avait tous les moyens de les contraindre à être là. En tant que victime, personnellement, j’ai la nette impression que les accusés cherchent à gagner du temps, parce que c’est la troisième fois qu’on reporte ce procès. Juillet, c’est à la veille des vacances judiciaires ; tout porte à croire qu’il n’y aura pas de procès avant novembre. Les accusés doivent savoir qu’on se battra jusqu’au bout pour qu’il y ait justice, parce qu’on ne peut pas parler d’état de droit, de lutte contre l’impunité s’il n’y a pas de justice.

« Ce qui se passe là, ce n’est que le début de la lutte contre l’impunité. Si l’Etat est incapable d’organiser un procès comme celui-là, mais je plains les victimes du massacre du 28 Septembre. Parce qu’un procès de violences faites au moment du processus électoral, si on arrive à faire trainer, c’est qu’on nous donne des signaux comme quoi l’Etat ne veut pas lutter contre l’impunité. Donc nous, nous nous battons pour réparer les préjudices que nous avons subis ; mais on se bat aussi pour les victimes des autres procès, notamment celles du 28 Septembre. Donc, nous irons jusqu’au bout du procès ; on prendra le temps qu’il faudra, mais nous ne baisserons pas les bras », a déclaré Aliou Barry.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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