La plupart des spécialistes ne voyait autre pays que la Guinée pour abriter le Centre africain de développement minier (AMDC). On se rappelle que le chef de la mission d’évaluation de la candidature de la Guinée (le 11 décembre dernier), avait déclaré à la presse, qu’ « Il y a trois raisons qui font que la Guinée a de fortes chances d’abriter le centre africain. D’abord, la Guinée est un pays minier d’exploitation par excellence. Ensuite, elle est entourée de six pays qui font de l’exploitation minière. Donc, c’est un pays qui peut être un très bon incubateur du fait qu’il est très bien intégré au niveau de la sous-région. La deuxième chose est que la Guinée a changé son code minier. C’est une bonne chose pour le bon fonctionnement du secteur. Et la troisième est que la Guinée est un membre fondateur de l’Union africaine avec l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) à l’époque et que le président actuel en exercice de l’UA assume parfaitement son rôle ».
Après le rapport de cette évaluation on croyait que la désignation de la Guinée pour abriter le centre allait passer comme une lettre à la poste lors du 30è sommet de l’Union africaine qui se tient actuellement à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Mais c’était sans compter sur les intrigues et coups bas de la diplomatie…
En effet, selon nos informations, le comité des représentants permanents (les ambassadeurs) a entériné l’évaluation qui a été faite par la commission d’évaluation qui a mis la Guinée en tête de la course (116 points) puis viennent le Kenya (114 points), la Zambie (113 points) et le Soudan (101 points).
« Mais il y a eu des manœuvres qui ont fait qu’ils ont ajouté un nouveau critère. C’est-à-dire l’engagement financier des Etats candidats à abriter le centre. La Zambie a déposé une note verbale, s’engageant à financer le centre pendant deux ans, dans la période intérimaire. La Guinée aussi a déposé sa note verbale. Mais il se trouve que cette commission d’évaluation qui a été influencée au sein de la commission, a donné quatre points de plus à la Zambie, pour la récompenser le fait de s’engager financièrement. Mais n’a pas donné les mêmes 4 points à la Guinée. Alors que les deux engagements se valent. La Zambie donc de 113 point a atteint 117. En tant que président du conseil, j’ai rejeté les conclusions du rapport. Donc on est dans l’impasse. La Guinée n’acceptera pas qu’il y ait une telle manipulation au sein d’une institution qui est censée être impartiale. Il faut rappeler aussi que pendant la même session, le conseil a accepté que la même Zambie abrite le Conseil économique et social de l’Union. La candidature même de la Zambie pour abriter ce nouveau centre est contraire au principe de répartition géographique équitable des institutions de l’Union. Voilà où nous en sommes. Mais la Guinée ne se laissera pas faire », a dénoncé sans ménagement, le ministre des Affaires Etrangères de la Guinée, Mamady Touré.
L’autre détail important est de rappeler que le patron de la commission du Commerce et de l’Industrie, Albert M. Muchanga, en charge du dossier du Centre africain de développement minier, est zambien.
A-t-il influencé la décision en faveur de son pays ? L’affaire n’ayant pas abouti au niveau des ministres des Affaires étrangères a été remontée au niveau de la conférence des chefs d’Etats pour la décision finale.
Ibrahima S. Traoré, envoyé spécial de guinee7.com à Addis-Abeba