Censure

Nongo : Les familles réclament justice

Une descente musclée des gendarmes au débarcadère  de Nongo dans la Commune de Ra toma  à la recherche des jeunes qui revendent et fument le chanvre indien  s’est tourné au drame ; dans un endroit baptisé «  temple d’Afghanistan » Bilan de cette opération ; deux mort par noyade.

Le lundi, 26 octobre une équipe de gendarmes descend au débarcadère de Nongo, dans la commune de Ratoma à la recherche de consommateurs et de vendeurs de chanvre indien.  Cette opération a  tourné au drame, lorsque des jeunes ayant aperçu les gendarmes ont tenté de fuir, en plongeant dans l’eau.  Fodé Abass Sylla, apprenti ferrailleur et Aboubacar  Bangoura  étudiant  sont retrouvés morts le lendemain et le surlendemain de cette opération.  Dans les zones riveraines de ce port, ce drame a provoqué le courroux de la jeunesse. Elle l’a démontré à travers des manifestations de rue, en barricadant le passage aux véhicules.  La gendarmerie a dû passer trois jours d’affilée, à camper sur les lieux, pour prévenir des soulèvements.

Mohamed Soumah, chef de quartier de Nongo, rappelle les faits au micro de notre reporter. «  Hier soir (mardi 27 octobre, NDLR), j’ai été interpelé par mon chef secteur qui est au pont là-bas, qui m’a dit que les enfants ont barricadé la route. Je l’ai instruit de les sensibiliser, entretemps le commandant  m’a appelé, il m’a demandé de passer le voir. Trente  minutes après, j’ai été encore appelé pour aller voir la situation. Donc j’étais obligé de partir voir ce qui se passe réellement sur le terrain. Arrivé sur les lieus,  j’ai sensibilisé les enfants. Ils ont compris, je leur ai dit  d’amener le corps du jeune Aboubacar  à l’hôpital Donka,  pour ne pas qu’il pourrisse ici, et pendant ce temps, les parents de la victime sont venus. Tout le monde leur a présenté les condoléances, la famille elle-même a demandé aux gens de se calmer, que cela relève de la volonté de Dieu. Ce qui vraiment a réconforté tout le monde. Après j’ai donné de l’argent aux jeunes d’aller chercher l’autre corps  dans les différents débarcadères, le matin on m’a appelé pour me dire qu’on a retrouvé le second corps à Kipé. Peut être mon chargé de la jeunesse vous a  expliqué un peu. Le corps était en état de décomposition à tel point qu’on était obligé de l’enterrer là-bas. Ce jeune s’appelle Aboubacar Bangoura.  Il était étudiant et avait 25 ans. Donc à cet effet, je sais que ça fait mal, je demande aux jeunes de se calmer. Nous sommes là pour eux. Une enquête sera diligentée dans les jours qui vont suivre. Demain le gouverneur et le maire viendront s’ajouter à moi pour aller voir les familles des victimes. On fera ce qu’on peut. Si Dieu le veut, je promets que cela ne se répétera jamais  ici », a-t-il indiqué.

Selon le commandant Mamadou Alpha Barry, le chargé de la communication de la gendarmerie nationale,  cette descente de la gendarmerie n’était pas fortuite. C’est la suite d’une information provenant de ces lieux. Qu’il s’agit d’un temple   installé dans ce débarcadère baptisé ‘’Temple Afghanistan’’ où des jeunes venaient se défouler, et cela  dérangeait beaucoup l’entourage », a-t-il dit sur les antennes d’une radio de la place.

L’officier de gendarmerie a indiqué que suite à la descente des gendarmes sur les lieux, deux des jeunes hommes surpris au niveau du ‘’Temple » manquaient à l’appel. Il pourrait s’agir certainement  des corps retrouvés le lendemain de cette opération.

Les parents bien qu’ayant décidé de se remettre à la volonté du bon Dieu, continuent néanmoins de réclamer justice.

                                                    Alpha Amadou Diallo/Le Démocrate

 

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