Censure

« Si Fodé Mohamed Soumah avait été ministre ou Premier ministre, il l’aurait quitté… », dixit le leader de la CEGI, après sa rupture avec la mouvance présidentielle

Longtemps perdu des radars, le leader du parti Génération Citoyenne (GeCi), Fodé Mohamed Soumah, a animé une conférence de presse, ce vendredi, au cours de laquelle il s’est exprimé sur la satiation sociopolitique qui prévaut en Guinée.

Face aux hommes des médias, dans la salle El hadj Mohamed Koula Diallo de la Maison de la presse, cet ancien allié d’Alpha Condé en 2015 est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à quitter la mouvance présidentielle, avant de faire le point sur le positionnement actuel de sa formation politique.

« À moins d’être un opposant qui s’oppose à tout, il faut admettre que la fin du premier mandat du Président Alpha Condé était positive. Il y avait la paix, la sécurité, l’hygiène publique, l’électrification, la cité grouillait d’activité… En tout cas, les activités économiques commençaient à germer. Et donc, c’est dans ce cadre que nous avons décidé de l’accompagner, et nous avons fait des propositions pendant la campagne de 2015… Durant cette campagne, sincèrement, il (Alpha Condé, Ndlr) m’a écouté, parce que partout où on partait, il avait des réponses, et en amont on travaillait pour savoir ce que voulaient les pêcheurs, agriculteurs, bref les citoyens », a expliqué Fodé Mohamed Soumah.

Et de poursuivre : « Le début de gouvernance aidant, nous avons été patients, nous avons attendu de voir comment les choses allaient se passer. Mais un an après, il s’est remis à refaire la politique, au lieu d’aller dans la continuité des actions. On arrive à mi-mandat, les Guinéens sont déçus, désabusés, découragés, et de notre côté, nous avons pris le temps de consulter la base, nos structures à l’étranger, et on a dit que c’est le moment de quitter ».

« On a quitté non pas, comme le pensent certains, par frustration, parce qu’on n’avait rien obtenu. Ce que la GeCi condamne en premier, c’est le système ; si Fodé Mohamed Soumah avait été ministre ou Premier ministre, il l’aurait quitté… D’abord de par mes relations avec le président de la République, que je n’ai même pas le droit d’appeler « Président », parce que c’est un frère, mais aussi par rapport à mes compétences et ma valeur intrinsèque (sic) » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le président de la GeCi a précisé que son parti a décidé de retourner dans l’opposition : « Mais quand je dis opposition, c’est de critiquer et proposer, par rapport à ce qui est offert aux Guinéens. Notre positionnement est dans l’opposition plurielle, mais surtout du côté du peuple ».

Selon lui, « tout le travail de la GeCi aujourd’hui, c’est faire en sorte que cette opposition soit une réalité. On veut aujourd’hui que l’opposition soit une entité, une seule, qu’on arrête de parler d’opposition démocrate, républicaine… L’opposition doit se reformer, afin que nous puissions dire à ce pouvoir moribond, incapable et incompétent, que trop c’est trop ; le peuple veut maintenant un autre pouvoir, que nous allons observer vis-à-vis de vous ».

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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