Censure

Une étude révèle «une réelle détérioration de la sécurité alimentaire des ménages » en Guinée suite à ébola

Conakry, Guinée– Le Ministère de l’Agriculture, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ont publié en janvier 2015 le rapport de l’évaluation rapide de l’impact de l’épidémie de la Maladie à Virus Ebola (MVE) sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Les résultats de cette évaluation, qui s’est déroulée du 14 octobre au 3 novembre 2014, révèlent une réelle détérioration de la sécurité alimentaire des ménages. L’épidémie a eu un impact considérable dans les zones affectées et notamment sur les marchés, sur les filières agricoles et animales ainsi que sur les sources de revenus tels que le travail agricole, le petit commerce, la chasse et la vente de viande de brousse. Selon les résultats de l’évaluation rapide, la prochaine campagne agricole connaitra une baisse de l’ordre de 4 pour cent au niveau national pour la production de riz, principal aliment de base de la population guinéenne. Dans les zones affectées, 74 pour cent des communautés interrogées disent avoir réduit le nombre de leurs repas et 59 pour cent affirment avoir consommé leurs semences. La contribution de la production agricole au PIB devrait reculer de 5,3 à 3,3 pour cent.

Les résultats issus de cette évaluation rapide permettent au Gouvernement et à ses partenaires d’identifier et de mettre en place des mesures d’accompagnement en faveur du secteur agricole. Des alternatives sont envisagées pour soutenir et protéger les moyens d’existence  des communautés dont les activités ont été perturbées par l’épidémie. Les groupements féminins, et notamment ceux dont les membres tiraient l’essentiel de leurs revenus de la commercialisation de la viande de brousse avant son interdiction, feront l’objet d’une attention particulière.

Lors de la présentation des résultats de l’évaluation rapide en décembre 2014 à Conakry, le Ministre de l’agriculture, Jacqueline Marthe Sultan, a exhorté les partenaires à l’action : « Il faut agir vite et efficacement afin de secourir les communautés paysannes suffisamment éprouvées par l’épidémie» .

En réponse à cet appel, la représentante du PAM, Mme Elisabeth Marie FAURE a expliqué que « son institution envisage à court terme, la relance des cantines scolaires au sein de 843 écoles primaires en milieu rurales à la rentrée prochaine de janvier 2015».

Quant au Représentant de la FAO, M. Isaias Angue OBAMA, il a rappelé les activités actuellement mises en œuvre par la FAO pour lutter contre l’épidémie, et notamment la participation aux efforts de mobilisation sociale de l’Unité nationale de coordination Ebola. Entre octobre et décembre 2014,  plus de 81 823 agriculteurs, chasseurs et  éleveurs ont été sensibilisés aux mesures préventives contre Ebola grâce à une campagne de sensibilisation menée par 90 agents des ministères publics formés avec le soutien de la FAO.

Il a également présenté le programme de réponse de la FAO qui prend en compte les recommandations de cette évaluation, en proposant des actions visant à  la redynamisation de la production agricole, des activités génératrices de revenus, des alternatives à la commercialisation de la viande de brousse et des activités post récoltes. Pour mettre en œuvre ce programme, la FAO lance un appel de financement à hauteur de 14,2 millions de dollars afin d’améliorer la résilience des moyens d’existence de 75 000 ménages agricoles les plus affectés par l’épidémie en Guinée.

Le Représentant de la FAO a précisé, tout en reconnaissant la priorité du moment qui est de stopper la propagation de la maladie : « nous devons dès à présent soutenir la population rurale dans la gestion de la phase post –Ebola ». C’est ainsi qu’un document de projet « Système d’Alerte Précoce des crises alimentaires » est en cours de préparation ». L’objectif de cette nouvelle assistance de la FAO au gouvernement, reposera sur la mise en place d’un cadre harmonisé de concertation entre les différents ministères et structures décentralisées à travers la création de groupes de travail permettant une approche multisectorielle.

Source : FAO Guinée

 

 

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