Censure

Ville morte/ « Si nous ne sortons pas, nous n’allons rien avoir à manger », déclare une marchande du marché Madina (Conakry)

Une journée « ville morte » déclarée par l’opposition républicaine a été partiellement suivie, ce lundi 26 février, d’après un constat effectué sur le terrain. Les citoyens divergent sur la question, pendant que les uns s’abstiennent de sortir, d’autres vaquent quand même à leurs affaires, mais la plus grande gagnante reste la peur des quotidiennes échauffourées remarquées récemment dans la capitale.

Depuis ce matin, les nombreux commerces installés le long de la route Le Prince, dans la banlieue de Conakry, sont restés fermés et la circulation absente, alors que sur l’autoroute Fidel Castro, les activités, bien qu’un peu ralenties, ont tout de même fonctionné au maximum.

Au grand marché Madina, plusieurs boutiques sont restées fermées au niveau des différents centres commerciaux, malgré tout,  les vendeurs étaient là pour, disent-ils, « surveiller leurs marchandises » ; c’est le cas notamment, de Mamadou Bobo Barry, commerçant, que nous avons trouvé devant sa boutique close et qui explique : « Bien que l’opposition ait lancé sa journée ville morte, il est obligé pour nous de venir à Madina devant nos boutiques, histoire d’aider la sécurité, puisque souvent, quand l’opposition lance une journée ville morte, quelques loubards manipulés par le gouvernement viennent attaquer nos boutiques, gâter et prendre nos biens ».

Il a par ailleurs ajouté : « Mais nous avons fermé nos boutiques, afin de suivre la déclaration de l’opposition républicaine ».

Par contre, les femmes du secteur informel, elles, sont sorties comme d’habitude, proposant des articles divers aux passants. Interrogées, elles déclarent ne pas avoir les moyens pour subvenir aux besoins de leurs familles en restant à la maison : «Quand je reste à la maison, comment puis-je avoir la nourriture pour mes enfants ? C’est quand nous sortons, nous faisons ce petit commerce, que nous nous nourrissons. Si nous ne sortons pas, nous n’aurons pas de quoi manger. Nos enfants aussi n’étudient pas, tout cela est devenu compliqué », a affirmé Fanta Doumbouya, avant d’ajouter : « Je dirai à l’opposition et au gouvernement d’essayer de se rencontrer, afin de trouver une solution à cette situation, pour que tout puisse aller pour le mieux ; nous sommes tous Guinéens d’abord ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

 

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