Censure

Violences contre les journalistes : une plainte sera déposée lundi prochain au TPI de Mafanco

A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, l’Association professionnelle des médias a tenu un point de presse, ce jeudi 2 novembre 2017, dans la salle de conférence Mohamed Koula Diallo de la Maison de la presse, à Colèah. Au cours de cette conférence, l’association a annoncé qu’une plainte sera déposée lundi prochain au TPI de Mafanco contre l’Escadron mobile No 3 de Matam.

Asmaou Barry est la porte-parole de l’Association professionnelle des médias : « En ce jour commémoratif, les acteurs des médias guinéens sont plus que jamais sur le qui-vive, submergés par une inquiétude grandissante due aux violences parfois mortelles dont des journalistes ont récemment été victimes. Les fossoyeurs de plumes n’ont-ils pas attendu l’instauration de la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, pour loger une balle fatale dans la poitrine de notre confrère El Hadj Mohamed Koula Diallo ? Jusqu’à date, la justice guinéenne tarde à condamner l’auteur, les éventuels complices et commanditaires de ce crime odieux.  Ainsi, les acteurs des médias guinéens ne se promènent-ils pas aujourd’hui encore avec en tête, la mystérieuse question sur ce qui a bien pu arriver à Chérif Diallo ? »

Parlant de la barbarie dont ont été victimes les journalistes à l’Escadron mobile no3 de Matam, l’Association professionnelle des médias a dressé un bilan. « Irrités par cette mobilisation, des éléments de l’Escadron de Matam, ont agressé, battu, insulté et pourchassé les acteurs de médias. Une vingtaine de personnes ont été blessées à différents degrés de gravité. Ces gendarmes ont également arraché les caméras et les appareils photos, qu’ils ont ensuite pris soin de faire écraser par un camion qui a spectaculairement roulé sur ces matériels de travail. Plusieurs journalistes ont été délestés d’objets précieux comme des téléphones, mais aussi dépouillés de numéraires par ces gendarmes, en furie, hargneux et haineux », a déclaré Asmaou Barry.

Poursuivant, l’Association professionnelle des médias invite l’ensemble des journalistes à rester unie, à travailler avec professionnalisme. « Cette scène dont on peut logiquement penser qu’elle a été préméditée, est intervenue, malheureuse coïncidence, à 24 heures  de la présente journée commémorative, rappelant ainsi le péril qui guette la presse guinéenne. Tout en saluant la mobilisation remarquable des médias pour obtenir la libération provisoire du coordinateur du Groupe Gangan, les Associations Professionnelles des médias en Guinée appellent les personnels de médias guinéens, à plus de vigilance, d’unité, de solidarité et de professionnalisme, indispensables à l’épreuve de résistance à laquelle l’Etat guinéen et ses appareils sécuritaires continuent de les soumettre. »

« L’association professionnelle des médias en Guinée invite l’ensemble des acteurs des médias à se présenter, le lundi 6 novembre prochain, au Tribunal de Première Instance de Mafanco, pour déposer la plainte », conclut Asmaou Barry.

Bhoye Barry pour guinee7.com 

 

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